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Giacometti à l'honneur du pavillon suisse de la Biennale de Venise

L'artiste Carol Bove dans l'exposition "Women of Venice" du pavillon suisse de la Biennale de Venise. [Keystone - Gaetan Bally]
Regard critique sur la 57e Biennale de Venise et le pavillon suisse / Le 12h30 / 3 min. / le 11 mai 2017
L'exposition "Women of Venice" présentée au pavillon suisse de la Biennale de Venise propose une plongée dans l'univers de l'artiste Giacometti au travers des oeuvres de Carol Bovet, Teresa Hubbard et Alexander Birchler.

L'exposition "Women of Venice", au pavillon suisse de la Biennale de Venise, est une très belle proposition qui réunit un duo d’artiste américano-suisse: Hubbard et Birchler, et une sculptrice américaine née à Genève, Carol Bove.

Ces trois artistes nous parlent de l’absence d’Alberto Giacometti. Le plus grand de nos sculpteurs n’a en effet jamais voulu exposer dans le pavillon suisse de son vivant. Un pavillon pourtant dessiné par son frère Bruno.

Il n’avait présenté que six sculptures, en 1956, dans le pavillon français, et presque à reculons. Carol Bove rend hommage à ses sculptures par ses propres œuvres, de bizarres sculptures de fer qui envahissent la cour du pavillon.

La maîtresse de Giacometti

Hubbard et Birchler racontent quant à eux l’incroyable et triste histoire d’une des maîtresses de Giacometti, Flora Mayo, une artiste qu’il avait connue à Paris dans les années 1920. Cette Américaine, sculptrice, avait réalisé un buste de Giacometti à l’époque. Puis, ruinée, elle avait dû repartir aux Etats-Unis en abandonnant ses œuvres derrière elle. Elle a fini sa vie dans l’anonymat, comme bien des femmes artistes de l’époque.

Les artistes Alexander Birchler et Teresa Hubbart devant leur installation "Flora" au Pavillon suisse de la Biennale de Venise. [Keystone - Gaetan Bally]
Les artistes Alexander Birchler et Teresa Hubbart devant leur installation "Flora" au Pavillon suisse de la Biennale de Venise. [Keystone - Gaetan Bally]

Hubbard et Birchler lui dédient un double film, recto verso, où se mêlent fiction et documentaire, couleur et noir-blanc, avec la voix du fils de Flora qui témoigne de l’incroyable parcours de sa mère. C’est un projet très beau, très émouvant et très actuel dans cette croisée des regards et des genres. A voir absolument.

Martine Béguin/aq

Biennale de Venise, du 13 mai au 26 novembre 2017.

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