Son style immédiatement reconnaissable était radical: des habits aux lignes géométriques, d'abord noirs uniquement, puis quelques couleurs primaires, unies, en coton et dans des soies japonaises. La ligne est minimaliste, ample et sobre inspirée par le Bauhaus et sa première formation de graphiste. Elle portait aussi de grosses lunettes noires et des coupes de cheveux incroyables très courtes.
Divorce et renaissance
Née à Bâle en 1936, Christa est la fille d'un chef cuisinier du Baur au Lac, le palace de Zurich, et d'une couturière. Elle s'ennuie en Suisse allemande et débarque à Genève où elle travaillera avec son mari, propriétaire de la boutique Monsieur Rudi.
Dans les années 1960, leur enseigne permet aux Genevoises de porter leurs premières mini-jupes, ou des manteaux maxis que le couple allait chercher à Londres. Lasse de sa vie de bourgeoise, Christa divorce.
Des vêtements comme des maisons
En 1978, poussée par sa mère qui lui promet de l'aider, elle crée son atelier à Carouge et demande au maire de l'époque si elle peut porter le nom de Christa de Carouge. Toujours à l'avant-garde, elle développe sa philosophie de l'habit-maison.
La styliste souhaite que ses clients se sentent confortables dans sa ligne, comme à la maison. Elle imagine des manteaux qui ne se froissent pas, qui servent à la fois de couverture, de coussin ou de doudoune, et permettent à son propriétaire de voyager avec une toute petite valise.
Christa a quitté Carouge il y a une quinzaine d'années, pour retourner vivre à Zürich. En 2013, elle perd tout à la fois, sa mère agée de 103 ans et son compagnon, de 21 ans son cadet.
A Zurich, elle a continué de fabriquer des vêtements mais avait l'intention d'arrêter prochainement la couture pour se consacrer au dessin, sa première passion.
Elle devait donner une conférence à la fin du mois au Kunsthaus de Zoug, où est exposée actuellement une rétrospective de son travail jusqu'au 18 février.
Sylvie Lambelet/mcc
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