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Cassandra Wilson rend un sublime hommage à Billie Holiday

Cassandra Wilson distance irrémédiablement la concurrence avec son album hommage à Billie Holiday. [EPA/JACEK TURCZYK]
Cassandra Wilson distance irrémédiablement la concurrence avec son album hommage à Billie Holiday. - [EPA/JACEK TURCZYK]
Au-delà du jazz, Cassandra Wilson magnifie l'oeuvre de Billie Holiday, Paul Weller envoie son rock dans le cosmos, et Joseph d'Anvers publie un album un peu timide. Une semaine "terre de contrastes".

Comment affronter l'Everest artistique qu'est le répertoire de Billie Holiday sans sombrer dans le ridicule ou la prétention boursouflée alors qu'on ne s'appelle pas Nina Simone ?

La réponse à cette fort délicate question est pourtant simple: il suffit de s'appeler Cassandra Wilson, d'être aujourd'hui au sommet (himalayen!) de son art, après avoir chanté depuis quarante ans, du "jazz" surtout.

Avec "Coming Forth By Day", les guillemets autour du mot "jazz" font plus que jamais sens: Cassandra Wilson dynamite les codes et clichés  du genre pour s'approprier ces douze standards.

La section rythmique des Bad Seeds

De "Don't Explain" à "Strange Fruit", nombre des plus grands morceaux de Billie Holiday, qui aurait eu cent ans cette année - d'où cet hommage - sont ici travaillés dans une optique presque rock et c'est une vraie bonne idée.

Le producteur Nick Launay (Arcade Fire, Lou Reed, Nick Cave) vient de ce monde là, et il en a ramené le batteur (suisse)Thomas Wydler et le bassiste Martyn Casey, section rythmique des Bad Seeds de Nick Cave, justement.  

Cassandra Wilson habite ce nouveau contexte sonore avec une grâce, une sincérité, une aisance qui rendent ce disque totalement indispensable.

Cassandra Wilson: "Don't Explain"

Paul Weller, le retour du "Modfather"

Etrangement méconnu sur le continent, Paul Weller est un trésor national en Grande-Bretagne. Le fondateur des Jam dans les années 70, puis du Style Council dans les eighties, mène une prolifique carrière solo depuis 1992.

"Saturns Pattern" est son 12e album, et, loin d'exploiter une formule testée et approuvée, l'alerte quinquagénaire Weller prend davantage de risques que certains de ses un peu plus jeunes disciples, n'est-ce pas, Noel G. ?

Par moments, on a même l'impression d'être en mission spatiale, mais dans un vaisseau nettement plus bruyant que celui des Pink Floyd ("White Sky").

L'ombre tutélaire de Paul McCartney

Pour l'état civil, Paul Weller s'appelle John William Weller. Il a changé son prénom, parce qu'il est un fan transi de Paul Mc Cartney, une des influences de "Saturns Pattern".

L'ancien Beatle fait ici figure de guide spirituel ("Going My Way" et son piano sautillant ou encore la chanson-titre). Mais Weller, doté d'un solide ego, n'est pas étouffé par la statue du commandeur. Il sait quel Paul il est.

Ce qui lui permet d'aligner neuf petits bijoux psychédéliques en forme de promesse faite à ses fans de continuer à les surprendre à chaque sortie. On approuve la démarche sans réserve.

Paul Weller: "White Sky"

Joseph d'Anvers à la chasse au Daho

Doté d'un CV impressionnant (Hardy, Bashung, Rivers, Miossec entre autres), Joseph d'Anvers sort un nouvel album sous son nom, "Les Matins Blancs". Défense et illustration d'une pop à la française haut de gamme.

Si le savoir-faire est bien là, le disque manque pourtant un peu de personnalité. La faute à la voix limitée de l'auteur, la faute aussi à des orchestrations parfois à la limite de l'électronique de bazar.

Les textes sont plutôt soignés ("Petite"), même si l'influence trop évidente d'Etienne Daho oblitère un brin l'originalité de la chose.

Joseph d'Anvers: "Petite"

Pierre-Yves Maspoli

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L'info musicale de la semaine

Le chanteur britannique Sam Smith a annoncé qu'il allait subir une opération pour réparer ses cordes vocales: il va donc devoir annuler plusieurs semaines de concerts, dont deux dates à l'Olympia de Paris les 17 et 18 juin.

L'artiste avait dû interrompre sa tournée en Australie pour aller consulter un spécialiste à Los Angeles, après que des médecins eurent décelé une hémorragie sur ses cordes vocales.

Sam Smith devra s'abstenir de parler et donc de chanter pendant au mons trois semaines.

Les prochaines sorties

Mark Slaughter, "Reflections In A Rear View Mirror" (22 mai)

Coal Chamber, "Rivals" (22 mai)

Mia, "Biste Mode" (22 mai)

Youssoupha, "NGRTD" (22 mai)

Thomas Dutronc, "Eternels jusqu'à demain" (25 mai)

Florence & The Machine, "How Big, How Blue, How Beautiful" (29 mai)

Melody Gardot, "Currency of Man" (29 mai)

Willie Nelson & Merle Haggard, "Django & Jimmie" (29 mai)

Les Innocents, "Mandarine" (29 mai)

Boulevard des airs, "Bruxelles" (29 mai)

Franz Ferdinand & Sparks (5 juin)

Muse, "Drones" (5 juin)

Chic, "It's About Time" (5 juin)

Of Monsters & Men, "Beneath The Skin" (5 juin)

Joco, "Horizon" (5 juin)

FFS (Franz Ferdinand & Sparks) (5 juin)

Mika, "No Place In Heaven" (12 juin)

Rose, "Pink Lady" (12 juin)

Lana Del Rey, "Honeymoon" (14 août)

A-Ha, "Cast In Steel" (4 septembre)

Stereophonics, "Keep The Village Alive" (11 septembre)