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Raphaël ose l'aventure du disque avec un choeur d'enfants

Raphaël s'était présenté grimé, comme bleui par les coups, lors des 30es Victoires de la musique, prélude au clip de "Somnambules". [Bertrand Guay]
Raphaël s'était présenté grimé, comme bleui par les coups, lors des 30es Victoires de la musique, prélude au clip de "Somnambules". - [Bertrand Guay]
La musique francophone est à l'honneur cette semaine avec un disque atypique de Raphaël avec un choeur d'enfants, une Izia qui fait sa révolution française et Alain Chamfort qui tente un nouveau retour.

Avec son air d'éternel ado, alors qu'il aura déjà 40 ans cette année, Raphaël était peut-être l'un des mieux placés pour tenter la périlleuse aventure d'un disque accompagné d'un choeur d'enfants. Et ça a donné "Somnambules".

Ce 7e album atypique contraste avec les tubes qui ont fait la gloire du chanteur, comme l'incontournable "Caravane", ses millions de disques vendus et ses trois victoires de la musique.

Loin des mélodies que d'aucuns qualifient de mièvres, Raphaël a voulu sortir de l'angélisme béatifiant de l'enfance pour narrer la vraie vie des mômes, joies, peines et violences.

Une classe de primaire et le fiston

Père de deux enfants avec l'actrice Mélanie Thierry, dont l'un d'eux joue dans le clip du premier single "Somnambules", le chanteur s'est rendu dans une école primaire parisienne et a enregistré son disque avec les élèves.

Il faut bien sûr aimer les choeurs d'enfants pour apprécier cet album, car une impression cacophonique se dégage parfois. D'autant plus que la tonalité est très, si ce n'est trop, acoustique.

Mais la mayonnaise prend bien pour des titres comme "Arsenal" et "Sur mon dos". Et encore mieux pour "Maladie d'amour", dont le style à la fois grave et insouciant rappelle Souchon.

Izia accomplit sa révolution française

Surfant sur une récente tendance à troquer l'anglais pour le français, Izia sort "La vague", un 3e album moins rock rageur et plus pop mélancolique. A 24 ans, la fille de Jacques Higelin a osé ce brusque virage, mais laisse aussi à penser qu'elle cherche encore une voie.

Le monde musical reste aussi pantois, lui qui oscille entre critique acerbe (Izia prend l'eau avec sa vague) et la béate louange (excellence pure).

Reste qu'avec un CD un poil minimaliste de 9 titres, il est encore difficile de juger ce renouveau, après deux disques qui l'avaient fait exister aux côtés de papa et du beau-frère Arthur H.

De la sensualité au dancefloor

Au final, les titres qui sortent du lot sont ceux qui font la part belle à une voix toujours aussi chaleureuse. A l'image du duo insouciant et attachant avec le rappeur Orelsan ("Les ennuis") et du doux-désabusé "Silence radio".

Mais c'est surtout avec "You" qu'Izia parvient à exprimer une sensualité envoûtante qui fait merveille.

Pour le reste, les énervantes répétitions de "Reptile" et "Autour de toi" poussent à se demander si le parolier avait pris des vacances et les trop présentes boîtes à rythmes donnent un côté électro-dancefloor à l'album qui pourrait très rapidement déplaire.

La sortie du désert d'Alain Chamfort

On le considère souvent comme le chanteur de nos mamans, l'un de ceux qui a séduit les femmes des années 70, un dandy élégant dont on ne connaît qu'une chanson, la pétillante "Manureva".

Mais Alain Chamfort, c'est aussi 45 ans de carrière, des collaborations avec Gainsbourg, Dutronc ou Clo-Clo et des titres que l'on reconnaît après quel- ques notes comme "Bambou", "Le temps qui court" ou "Rendez-vous au paradis".

A 66 ans, après une traversée du désert (des échecs commerciaux, plusieurs ruptures cinglantes avec des maisons de disques), le chanteur revient avec un onze titres qui porte son nom.

L'amour avec poésie et espièglerie

Alain Chamfort dit s'être demandé s'il avait sa place au milieu des chanteurs produits. Mais il a insisté par amour pour la musique. Il a composé les mélodies et appelé son fidèle parolier Jacques Duvall pour l'accompagner.

Le résultat, certes un brin désuet dans le style, s'avère plus moderne dans les paroles, qui évoquent l'inépuisable thème de l'amour. Les rimes sont légions, réussies ou non ("Un long baiser à la groseille, c'est comme ça que tu me réveille" ou l'apposition "poules à Liverpool" et "pucelles à Bruxelles").

A noter enfin un duo glamour avec la charmeuse Charlotte Rampling.

Frédéric Boillat

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Django Django, "Born Unde Saturn" (1er mai)

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Eros Ramazzotti, "Perfetto" (11 mai)

Faith No More, "Sol Invictus" (15 mai)

Youssoupha, "NGRTD" (15 mai)

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Muse, "Drones" (22 mai)

Florence & The Machine, "How Big, How Blue, How Beautiful" (29 mai)

Melody Gardot, "Currency of Man" (29 mai)

Willie Nelson & Merle Haggard, "Django & Jimmie" (29 mai)

Boulevard des airs, "Bruxelles" (29 mai)

Muse, "Drones" (5 juin)

Chic, "It's About Time" (5 juin)

Of Monsters & Men, "Beneath The Skin" (5 juin)

Joco, "Horizon" (5 juin)

Mika, "No Place In Heaven" (12 juin)

Lana Del Rey, "Honeymoon" (14 août)

A-Ha, "Cast In Steel" (4 septembre)