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Un nouvel album pour Bénabar, pied de nez à l'intelligentsia

Bénabar sur la grande scène du Paléo Festival de Nyon en 2009. [Magali Girardin]
Bénabar sur la grande scène du Paléo Festival de Nyon en 2009. - [Magali Girardin]
Bénabar chante le quotidien comme personne et le prouve dans "Inspiré de faits réels". Archive plonge du côté obscur avec "Axiom", tandis qu'Ella Ronen livre un concentré de fraîcheur avec "Mirror Maze".

C'est le chanteur du quotidien, de la classe moyenne, honni par une bonne partie de l'intelligentsia parisienne. Bénabar peut toutefois compter sur le soutien indéfectible d'un nombreux public, et ce depuis plus de dix ans.

Trois ans après "Les bénéfices du doute", le chanteur français sort un septième album, "Inspiré de faits réels". Ce titre sonne comme un pied de nez à ses détracteurs: Bénabar reste Bénabar.

"J'adore les carrières assez fidèles, celles de Nougaro, Brassens, Cabrel", affirme-t-il ainsi. Comparaison flatteuse, mais qui éclaire le parcours de celui qui a fêté en juin ses 45 ans.

Bénabar léger, mais aussi grave

L'album s'ouvre sur le très entraînant "Paris by Night". Ce titre raconte une soirée improvisée (et alcoolisée) qui se termine au petit matin. Une histoire classique dans laquelle tout le monde ou presque s'est déjà fait embarquer.

Le clip de "Paris by Night":

Une journée pluvieuse, le souvenir d'un ancien amour, les regards obliques de la gent masculine au passage d'une jolie femme, le "coming-in" d'un ami: Bénabar chante le vécu comme personne.

Deux morceaux plus graves sortent du lot: "Titouan", complainte d'un homme séparé de la mère de son fils, et "La Forêt", évocation d'un cauchemar d'enfant qui perdure à l'âge adulte.

Archive plonge dans l'obscurité

Une photo en noir et blanc, des mains en gros plan tenant un chapelet et une clochette. Avec la pochette de sa neuvième galette, Archive plante immédiatement le décor: "Axiom" sera un album sombre.

Premier verset: "Distorted Angels". Des cordes accompagnent la voix intense et puissante de Pollard Berrier. La chanson dégage une profonde tristesse, démultipliée au visionnage du clip. Le titre se termine, suspendu, sur un angoissant appel. "There's a fear"...

Le clip de "Distorted Angels":

On enchaîne avec "Axiom", thème principal de l'album. Une musique synthétique entêtante précédée d'une longue intro mêlant cloches et basses saturées.

Avec cet album, Archive délaisse quelque peu le rock progressif et embrasse un style plus abrasif, avec des sonorités industrielles marquées, combinées parfois à des éléments mélodiques comme sur "The Noise of Flames Crashing".

De la bande originale au film

La musique du groupe britannique a toujours été considérée comme cinématographique. Pas étonnant, donc, que cet album soit en réalité la bande originale d'un moyen-métrage réalisé par David Gambaro et le collectif espagnol NYSU.

Ici, c'est la BO qui a inspiré le film, et non l'inverse. Une belle inspiration grâce à sept titres qui forment un ensemble aussi homogène que torturé.

Le concert d'Archive au Montreux Jazz Festival 2014:

Archive - Montreux Jazz Festival 2014

Ella Ronen, concentré de fraîcheur

De père iranien et de mère européenne, Ella Ronen est née et a grandi en Israël. Après des études de musique dans son pays de naissance, elle a décidé de venir s'installer en Suisse, à Vevey.

Cette jeune chanteuse s'est fait un nom en participant début 2013 à la version alémanique de "The Voice". Un an et demi plus tard, elle publie son premier album, un concentré de pop fraîche et sans prétention intitulé "Mirror Maze".

Grâce à sa voix envoûtante et de jolies mélodies, Ella Ronen réussit son pari avec ces 12 titres chantés en anglais et en hébreu. Mention spéciale pour "Two Roses", aux influences orientales.

Ella Ronen à "Th Voice of Switzerland":

Didier Kottelat

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LES SORTIES RECENTES

Ariana Grande, "My Everything" (22 août)

Ben l'oncle soul, "A coup de rêves" (25 août)

Luc Arbogast, "Oreflam" (25 août)

Zebda, "Comme des Cherokkes" (25 août)

Maroon 5, "V" (29 août)

Kooks, "Listen" (5 septembre)

Interpol, "El Pintor" (5 septembre)

Robert Plant, "Lullaby & The Ceaseless Roar" (5 septembre)

Diana Krall, "Wallflower" (5 septembre)

Kendji Girac, "Kendji" (8 septembre)

American Hi-Fi, "Blood & Lemonade" (9 septembre)

Slash, "World On Fire" (12 septembre)

Lenny Kravitz, "Strut" (19 septembre)

Leonard Cohen, "Populars problems" (19 septembre)

Weezer, "Everything Will Be Alright In The End" (26 septembre)

Marianne Faithfull, "Give My Love To London" (26 septembre)

Prince, "Art Official Age" (26 septembre)

The Do, "Shake Shook Shaken" (29 septembre)

Corson, "Rainbow" (30 septembre)

Macy Gray, "Way" (6 octobre)

Corson, "Rainbow" (20 octobre)

Taylor Swift, "1989" (24 octobre)

Foo Fighters, "Sonic Highways" (10novembre)

L'info musicale de la semaine

Une foule enthousiaste a salué mardi soir le retour sur scène de la chanteuse britannique Kate Bush, 35 ans après son unique et seule tournée "The tour of Life" en 1979, dans cette même salle.

Les fans se sont levés pour acclamer l'artiste de 56 ans lorsqu'elle a entamé le concert avec sa chanson "Lily".

Kate Bush a interprété les tubes qui ont fait sa carrière comme "Babooshka", "The Man with the child in his eyes", ou encore "Hounds of love" dans un décor mêlant des vidéos et une scénographie comprenant hélicoptère et sauvetage en mer.

Les 80'000 billets disponibles pour sa tournée, qui compte un total de 22 concerts, étaient partis en 15 minutes lors de leur mise en vente en mars dernier.

Quelques-uns ont été mis à la revente sur internet à plus de 1000 livres (1500 francs).