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Le prix Nobel de littérature à Le Clézio

Les Alémaniques déclarent ne pas connaître Le Clézio.
Jean-Marie Gustave Le Clézio s'est dit très ému et très touché.
Le prix Nobel de littérature 2008 a été décerné jeudi à l'écrivain français Jean-Marie Gustave Le Clézio, a annoncé l'Académie suédoise.

L'Académie a fait le choix d'un "écrivain de la rupture, de
l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une
humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante". Le
Clézio, 68 ans, était considéré comme un favori dans les cercles
littéraires suédois depuis plusieurs années et son nom revenait
avec insistance cette année.

Emu et touché

L'écrivain s'est déclaré "très ému et très touché" par la
récompense, dans une interview en français à la radio publique
suédoise. "C'est un grand honneur pour moi", a ajouté le lauréat du
prestigieux prix, précisant qu'il remerciait "avec beaucoup de
sincérité l'Académie Nobel".



"Mon message, c'est qu'il faut continuer à lire des romans", a
déclaré l'écrivain, interrogé par la presse sur ce qu'il pouvait
recommander face aux bouleversements politiques et économiques du
monde contemporain.



Lire, "c'est un très bon moyen d'interroger le monde actuel, sans
avoir des réponses qui soient trop schématiques", a déclaré
l'écrivain, lors d'une conférence de presse improvisée à Paris
après l'annonce de l'attribution du prix Nobel de littérature, dans
une salle archi-bondée chez son éditeur français Gallimard.



Jean-Marie Gustave Le Clézio a également indiqué qu'il se rendrait
en Suède le 25 octobre pour la remise du prix Stig Dagerman, un
prix littéraire suédois qui lui a été attribué en juin.

Né le 13 avril 1940 à Nice d'une famille bretonne émigrée à
l'Ile Maurice au 18e siècle, Jean-Marie Le Clézio est considéré
comme un des maîtres de la littérature francophone
contemporaine.



Il a reçu entre autres le prix Renaudot en 1963 pour son ouvrage
"Le procès-verbal". Il était alors âgé de 23 ans. Marié et père de
deux filles, il vit à Albuquerque dans l'Ouest des Etats-Unis mais
vient souvent à Nice et dans sa maison bretonne de la baie de
Douarnenez.

En quête du paradis perdu

Son oeuvre très diverse évoque les
voyages et différentes cultures, notamment l'Amérique latine,
l'Afrique et l'Océanie. Influencé au début par le nouveau roman, Le
Clézio va évoluer vers une littérature plus spirituelle avec une
attirance pour les thèmes du paradis perdu.

"Le point central de l'oeuvre de l'écrivain se déplace de plus
en plus en direction d'une exploration du monde de l'enfance et de
propre histoire familiale", note l'Académie dans son
communiqué.



Il évoque notamment la figure de son père, un médecin de brousse
anglais, dans l'Africain (2004). Son ouvrage précédent, Révolution
(2003), traitait des grands thèmes de son oeuvre, l'exil, le
conflit des cultures et les ruptures de la jeunesse.



Le romancier a beaucoup voyagé depuis sa jeunesse, Etats-Unis,
Thaïlande en tant que coopérant, Mexique et a été employé dans les
années 70 par l'Institut d'Amérique latine en Amérique
centrale.



J.M.G Le Clézio a notamment écrit "La fièvre", "L'extase
matérielle", "Terra amata", "Le livre des fuites", "La guerre",
"Désert" (peut-être son chef d'oeuvre), "Le chercheur d'or",
"Onitsha", "Etoile errante", "Le poisson d'or", "Révolutions",
"Ourania" et, en 2008, "Ritournelle de la faim".



agences/ant/hof

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Sarkozy se dit "fier"

Nicolas Sarkozy a fait part jeudi de son "immense fierté" après l'attribution du prix Nobel de littérature à Jean-Marie Gustave Le Clézio.

Dans un communiqué, le président français lui adresse ses "plus chaleureuses félicitations" pour "la récompense la plus prestigieuse qu'un écrivain puisse recevoir". Cela "honore la France, la langue française et la francophonie".

Jean-Marie Gustave Le Clézio est "l'un de nos plus grands écrivains", souligne Nicolas Sarkozy. "Grand voyageur, il incarne le rayonnement de la France, de sa culture et de ses valeurs dans un monde globalisé où il porte haut les mots de la francophonie".

Les écrivains primés

Les derniers lauréats

2007: Doris Lessing (Grande-Bretagne)

2006: Orhan Pamuk (Turquie)

2005: Harold Pinter (Grande-Bretagne)

2004: Elfriede Jelinek (Autriche)

2003: John Maxwell Coetzee (Afrique du Sud)

2002: Imre Kertész (Hongrie)

2001: V.S. Naipaul (Grande-Bretagne)

2000: Gao Xingjian (France)

1999: Günter Grass (Allemagne)

Les lauréats français

2008: Jean-Marie Gustave Le Clézio

2000: Gao Xingjian

1985: Claude Simon

1964: Jean-Paul Sartre

1960: Saint-John Perse

1957: Albert Camus

1952: François Mauriac

1947: André Gide

1937: Roger Martin du Gard

1927: Henry Bergson

1921: Anatole France

1915: Romain Rolland

1904: Frédéric Mistral conjointement avec José Echegaray y Eizaguirre (Espagne)

1901: Sully Prudhomme