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G20 et crise dans la zone euro: les faits marquants

L'Europe arrivera tendue au sommet du G20, à Cannes. [Yves Herman - Reuters]
L'Europe est sous haute tension économico-politique à l'heure du sommet du G20, à Cannes. - [Yves Herman - Reuters]
Alors qu'a débuté jeudi à Cannes le sommet du G20, Georges Papandréou a finalement annoncé être disposé à abandonner son projet de référendum. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont quant à eux réclamé une mise en oeuvre rapide du plan sous peine de lui couper les vivres. Toujours sur le plan économique, la BCE a abaissé son taux directeur et le G20 devrait accepter une augmentation des ressources du FMI.

JEUDI 3 NOVEMBRE

Ouverture officielle du sommet du G20 à Cannes

Un sommet de deux jours des principaux pays riches et émergents du G20 consacré essentiellement à la crise de la zone euro et au ralentissement de l'économie mondiale s'est ouvert jeudi à la mi-journée à Cannes, dans le sud-est de la France. Le président français Nicolas Sarkozy a accueilli les chefs d'Etat et de gouvernement au Palais des festivals, sur la Croisette, pour une réunion sur deux jours, à l'issue d'un mini-sommet de dirigeants européens consacré à la crise dans la zone euro.

Le G20 va accepter une augmentation des ressources du FMI

Le G20 va accepter, dans le communiqué final de son sommet de Cannes (France), une possible augmentation des ressources du Fonds monétaire international (FMI) par des pays volontaires, a déclaré jeudi une source proche des négociations. Les ressources du FMI ont déjà été augmentées par un accord entériné il y a un an, via un doublement des contributions permanentes des Etats membres, les "quotes-parts". Cet accord doit théoriquement entrer en vigueur dans un an, mais il faut qu'un nombre suffisant de parlements nationaux le ratifient. En attendant, les Etats membres ont apporté au FMI des ressources temporaires par le biais de "nouveaux accords d'emprunt". Il est prévu qu'ils retirent ces ressources temporaires lorsque l'augmentation de leur contribution permanente sera effective. Le G20 a donc décidé de permettre aux pays qui le désirent de maintenir ces ressources temporaires même après l'entrée en vigueur du doublement des quote-parts, selon la source.

Sarkozy estime une taxe sur les transactions "indispensable"

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que l'instauration d'une taxe sur les transactions financières était "financièrement indispensable" et "moralement incontournable", jeudi devant la presse à l'issue de la première journée du G20. Cette taxe est ardemment défendue par l'Allemagne et la France, mais critiquée par d'autres pays du G20, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Papandréou annonce être prêt à renoncer au référendum

Le Premier ministre grec Georges Papandréou s'est dit prêt jeudi à retirer son projet de référendum sur l'euro qui a semé la panique en Grèce et dans la zone euro, pour garantir le plan de sauvetage européen de la Grèce. Le Premier ministre a souligné que "la question de la participation de la Grèce à la zone euro allait de soi" et que l'enjeu était d'assurer la mise en oeuvre du plan anti-crise élaboré par la zone euro à Bruxelles la semaine dernière. De son côté, Antonis Samaras, chef de l'opposition de droite a notamment exigé la démission du premier ministre en réitérant ses exigences de la tenue d'élections anticipées. (Lire: Crise grecque)

La BCE abaisse son taux directeur et les bourses remontent

A la surprise générale, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé jeudi son principal taux directeur à 1,25%, a annoncé l'une de ses porte-parole, contre 1,5% précédemment. La BCE a également abaissé de 25 points de base ses deux autres taux directeurs, à savoir le taux de dépôt au jour le jour, qui est désormais de 0,5% contre 0,75% précédemment, ainsi que son taux de prêt marginal, passé à 2% contre 2,25% auparavant. Les bourses européennes ont immédiatement réagi à la hausse après une ouverture morose et baissière dues aux incertitudes planant sur le référendum grec.

Le G20 ne doit pas oublier l'aide au développement

Plusieurs organisations non gouvernementales ont exhorté jeudi les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, réunis à Cannes (France) pour un sommet, à ne pas sacrifier l'aide au développement sous couvert de la crise financière européenne et grecque. Plusieurs ONG ont souligné la nécessité de lutter également contre l'insécurité alimentaire et la flambée des prix des matières premières agricoles.
Relevant que la crise financière en Europe, notamment en Grèce, allait dominer le sommet du G20, ces organisations craignent que l'aide au développement n'en fasse les frais.

Obama et Sarkozy sur la même longueur d'ondes au G20

Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que la France et les Etats-Unis avaient "une analyse commune pour faire contribuer le monde de la finance à la résolution de la crise" actuelle, jeudi à Cannes, lors d'une déclaration commune avec Barack Obama peu avant l'ouverture du G20. "Je veux rendre hommage à la compréhension du président Obama, y compris sur des sujets comme celui de la taxation des activités financières, où nous avons confronté nos points de vue. Je crois trouver une analyse commune pour faire contribuer le monde de la finance à la résolution de la crise d'aujourd'hui", a affirmé Sarkozy. (Lire: Entente cordiale et humour entre Sarkozy et Obama).

Crise politique interne en Grèce

Les dissidentes protestent contre le projet de référendum sur le plan européen d'aide à l'euro réclamé par George Papandreou. [Markus Schreiber]
Les dissidentes protestent contre le projet de référendum sur le plan européen d'aide à l'euro réclamé par George Papandreou. [Markus Schreiber]

Deux députées de la majorité socialiste grecque ont annoncé qu'elle ne voteront pas vendredi la confiance au gouvernement grec. Le cabinet perdrait ainsi sa majorité au parlement. Cinq ministres ont également contesté le projet de référendum sur le plan de sauvetage de George Papandreou, qui a été contraint de convoquer un cabinet ministériel d'urgence jeudi en fin de matinée, à l'issue duquel il a exclu de démissionner, selon la télévision publique Net. Il doit s'exprimer jeudi après-midi devant le Parlement. (Lire: Une crise politique interne aigüe secoue la Grèce).

Mesures anti-crise adoptées en Italie

Le gouvernement italien a adopté mercredi soir de nouvelles mesures anti-crise lors d'un conseil des ministres extraordinaire, a annoncé une source gouvernementale. Lors de ce conseil, le cabinet a "approuvé un amendement qui reprend les mesures que le Président du Conseil Silvio Berlusconi avait indiquées dans sa lettre à l'Union européenne" la semaine dernière, a indiqué cette source, sans donner plus de précisions sur les mesures.

100 milliards de dollars d'aides de la Chine?

Le soutien chinois à la zone euro frappée par la crise pourrait atteindre 100 milliards de dollars, mais est soumis à deux conditions, a déclaré au quotidien "Le Figaro" de jeudi Li Daokui, membre du Comité de politique monétaire de la Banque centrale chinoise. Si ces conditions sont remplies, "on peut penser qu'un montant autour de 100 milliards de dollars n'est pas inconcevable", a déclaré le responsable.

MERCREDI 2 NOVEMBRE

Pressions européennes sur la Grèce

Lors de cette conférence de presse mercredi jeudi soir, Engela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont montrés très fermes face au référendum grec. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]
Lors de cette conférence de presse mercredi jeudi soir, Engela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont montrés très fermes face au référendum grec. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]

Georges Papandreou a également été mis sous pression mercredi soir par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui, à la veille du sommet du G20 de Cannes, ont lancé un ultimatum à la Grèce, en menaçant de lui couper les vivres si elle ne met pas en oeuvre le plan européen de sauvetage. (Lire: Merkel et Sarkozy mettent en garde Papandreou).

Le projet de référendum grec approuvé

Le cabinet grec a approuvé "à l'unanimité" dans la nuit de mardi à mercredi le projet de référendum sur le plan de sauvetage du Premier ministre Georges Papandréou. Il a aussi aussi approuvé la décision de demander vendredi un vote de confiance du Parlement. Le référendum "fournira un mandat clair, mais aussi un message clair à l'intérieur et à l'extérieur de la Grèce sur notre engagement européen et notre appartenance à l'euro", a déclaré Georges Papandreou lors de la réunion d'urgence de son cabinet, selon un communiqué. (Lire: Grèce: le cabinet approuve le projet de référendum).

agences/olhor/mre

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