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Edipresse et Tamedia avancent leur fusion

Le regroupement de Tamedia et d'Edipresse était initialement prévu pour le début de 2013. [Walter Bieri]
Le regroupement de Tamedia et d'Edipresse était initialement prévu début 2013. - [Walter Bieri]
La reprise complète de l'éditeur romand Edipresse par le groupe zurichois Tamedia va se concrétiser avec un peu d'avance sur le calendrier. Les deux entreprises ont décidé de fusionner leurs activités suisses en 2011 déjà, alors que le regroupement était initialement prévu au 1er janvier 2013.

Cette décision fait suite à une première phase d'intégration réussie, ont communiqué vendredi les deux groupes. Ces prochains mois, Edipresse et Tamedia veulent réaliser de nouvelles synergies dans les domaines des services, investir dans de nouveaux médias et développer les médias existants. La première étape sera la définition d'une structure d'entreprise commune et de l'organisation.

Eviter un conflit d'intérêts

Le processus de reprise va donc s'accélérer. Alors que la finalisation de l'achat de la dernière tranche (49,9%) était prévue pour le 1er janvier 2013, elle sera achevée cette année encore pour un montant cash compris entre 270 et 330 millions, accompagné de 250'000 actions Tamedia.

Il fallait éviter "un potentiel conflit d'intérêts", a expliqué le président d'Edipresse Pierre Lamunière. Les projets de développement d'Edipresse "auraient pu avoir des impacts négatifs sur la marge à court terme, mais extrêmement positifs sur le long terme". Or quand "une société est dirigée par deux actionnaires et que l'un des deux a avantage à favoriser les résultats à court terme et l'autre à favoriser les résultats à long terme, il y a potentiellement un conflit d'intérêts", a détaillé le président.

"Nous ne voulions donner aucune chance au conflit d'intérêts de se concrétiser", a-t-il poursuivi. Pour mémoire, le prix d'achat de la dernière tranche d'Edipresse était fonction de la rentabilité du groupe. "Nous sommes contents d'être parvenus à un accord", a-t-il ajouté en estimant que "les périodes transitoires" devaient de toute manière être les plus courtes possibles.

Le Matin Dimanche se porte bien

Pour ses activités de presse, Edipresse se félicite de la bonne marche du Matin Dimanche auquel un supplément, le magazine lifestyle "encore", va être ajouté dès avril. En Suisse, des développements ainsi que des achats liés au web sont en préparation. Tibère Adler, directeur général du groupe, s'est félicité des très bonnes performances d'Edipub qui a réalisé une première année post-Publicitas "merveilleuse".

A l'étranger, le groupe va investir dans des magazines autant en Europe de l'Est ou en Russie que dans des pays asiatiques ou des provinces chinoises, riches de millions d'habitants. Interrogé sur les critiques du syndicat syndicom qui dénonce des résulats "indécents" réalisés sur le dos des 250 emplois biffés depuis 2008 (lire encadré), Pierre Lamunière s'est borné à répondre que "chacun joue son rôle". Quant à la demande d'une hausse de salaire de 200 francs, il a jugé qu'il s'agissait d'"une décision de nature opérationnelle".

L'association de journalistes, Impressum, a pour sa part salué le retour aux chiffres noirs d'Edipresse (voir ci-contre) obtenus grâce au dialogue social. Elle a loué aussi le versement annoncé d'une prime d'intéressement qui récompense les efforts consentis par le personnel.

Par ailleurs, Edipresse a continué à développer ses activités dans l'immobilier. Le groupe a annoncé qu'il allait pouvoir démolir l'immeuble au 39 de l'avenue de la Gare et en construire un nouveau "très intéressant esthétiquement", après quatre ans de bataille "épique" et une dernière victoire au Tribunal fédéral.

ap/ats/hof

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Edipresse renoue avec les chiffres noirs

Edipresse retrouve les chiffres noirs. Le groupe vaudois a réalisé un bénéfice net de 30,6 millions de francs en 2010 contre une perte de 32,3 millions en 2009.

Son rachat complet par Tamedia a été avancé pour éviter "un potentiel conflit d'intérêts", a déclaré Pierre Lamunière. "C'est une très bonne nouvelle", s'est réjoui vendredi le président d'Edipresse en présentant les résultats du groupe.

Le chiffre d'affaires des activités poursuivies a progressé de 0,9% sur un an à 180,2 millions de francs. Le bénéfice opérationnel atteint 2 millions de francs contre une perte de 24,1 millions, alors que la dette a pu être réduite de 166 millions "à zéro", selon le responsable qui divulguait les chiffres pour la dernière fois.

Tamedia a en effet acquis la majorité du groupe au début de l'année.

Le syndicat des médias critique

Le syndicat des médias et de la communication syndicom accueille sévèrement les résultats annoncés vendredi par le groupe Edipresse.

A ses yeux, les excellents chiffres présentés sont "le résultat indécent de restructurations brutales". Ils reflètent une stratégie qui n'avait pour but que de maximiser la valeur du rachat d'Edipresse Suisse par le groupe Tamedia au détriment des employés.

Le syndicat souligne que près de 250 emplois ont passé à la trappe depuis août 2008. syndicom dénonce une attitude "cynique et socialement irresponsable".

Le syndicat exige que Tamedia-Edipresse s'engage à renoncer à toute nouvelle vague de licenciement et à maintenir tous les titres actuels.

Dans un communiqué, il demande aussi une hausse de 200 francs par mois pour toutes les catégories d'employés.