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Etude PISA: les bonnes notes de la Suisse

Isabelle Chassot se félicite du score de la Suisse dans l'étude Pisa 2009. [Peter Schneider]
Isabelle Chassot se félicite du score de la Suisse dans l'étude Pisa 2009. - [Peter Schneider]
La Suisse se situe nettement au-dessus de la moyenne de l'OCDE dans les trois domaines examinés par PISA 2009: lecture, mathématiques et sciences. Par rapport aux résultats obtenus en 2000, la Suisse a clairement amélioré sa position en lecture.

PISA 2009 permet pour la première fois de comparer les performances en lecture des jeunes de 15 ans à deux moments différents. La lecture était en effet le thème principal des tests en 2000 et en 2009, ont indiqué des responsables du Consortium PISA.ch mardi devant la presse à Berne.

Le score moyen de la Suisse en 2000 était de 494 points, en 2009, il est de 501 points. Avec douze autres Etats, elle obtient en lecture des résultats qui se situent au-dessus de la moyenne de l'OCDE.

Sur ces douze Etats, certains font encore mieux que la Suisse: la Corée, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l'Australie, ainsi que la Finlande comme seul pays européen.

Moins d'élèves faibles

La Suisse fait partie des quelques rares pays de l'OCDE qui sont parvenus, entre 2000 et 2009, à réduire leur proportion d'élèves faibles en lecture en maintenant dans le même temps leur proportion de bons lecteurs.

Alors qu'il y avait encore 20,4% de jeunes jugés faibles en 2000, la proportion est descendue à 16,8 % en 2009. Ce sont essentiellement les performances en lecture des jeunes issus de la migration qui se sont améliorées, ont souligné les responsables.

Une salle de classe [Fotolia - uolir]

Cette évolution est d'autant plus remarquable que, durant la même période, la proportion de jeunes issus de la migration augmentait de 20,7 % à 23,5 % en Suisse.

Avec 16,8 %, la proportion en Suisse d'élèves faibles en lecture se situe certes désormais en dessous de la moyenne de l'OCDE, qui est de 18,8 %, mais elle est encore deux fois plus élevée qu'en Finlande (8,3 %). Les pays limitrophes de la Suisse montrent de leur côté une proportion de respectivement 18,5% (Allemagne), 19,7% (France), 21% (Italie) et 27,5% (Autriche).

Un résultat "réjouissant"

Le résultat de la Suisse à PISA 2009 est réjouissant, estime Isabelle Chassot, conseillère d'Etat fribourgeoise et présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP). Les efforts de promotion de la lecture ont semble-t-il porté leurs fruits.

Résumant les résultats de l'étude, Isabelle Chassot a expliqué mardi: en lecture "nous n'en sommes plus au même point" par rapport à PISA 2000. En mathématiques "nous restons dans le haut du classement et en sciences, nous nous en sortons bien".

La conseillère d'Etat a souligné en particulier les meilleures performances en lecture chez les jeunes issus de la migration. "Un seul pays en Europe détient en 2009 un score moyen en lecture significativement au-dessus de la Suisse: la Finlande. Un pays dont le tissu démographique et social est moins hétérogène que celui de la Suisse."

Echantillon restreint

La CDIP entend poursuivre la participation de la Suisse aux études PISA. Sous une forme restreinte toutefois. Dès PISA 2015, l'échantillon devrait compter 5000 jeunes et non plus 20'000 comme actuellement.

"Cet échantillon permettra aussi une comparaison internationale", a affirmé Mme Chassot. La performance du système éducatif suisse "force le respect", considère la conseillère d'Etat. Et de saluer le corps enseignant et les professionnels de la branche.

ats/hof/ther

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Syndicats satisfaits

Les résultats de PISA 2009 pour la Suisse témoignent d'une école publique "très performante", estiment deux syndicats d'enseignants. Les bonnes performances obtenues en comparaison internationale relèguent le discours de "la pédagogie laxiste" au rang de dénigrement populiste, estiment le Syndicat des enseignants romands (SER) et la faîtière suisse alémanique des enseignants (LCH), dans un communiqué commun.

Les deux syndicats soulignent toutefois qu'il faut investir davantage encore dans la formation. Ils préconisent aussi une promotion accrue de la lecture auprès des enfants et adolescents ne bénéficiant pas d'un environnement familial favorable.

Le SER et le LCH signalent que les bons résultats ont été obtenus malgré des conditions qui se sont dégradées. Et de citer la hausse du nombre d'enfants issus de la migration ou la baisse du taux de lecture de livres ou de revues en dehors de l'école "sans doute à cause de la concurrence puissante des médias électroniques".

Shanghai en tête

La ville chinoise de Shanghai arrive en tête du classement "Pisa" de l'OCDE sur les acquis des élèves de 15 ans en compréhension de l'écrit, mathématiques et sciences, dans lequel l'Asie est bien placée.

Les pays asiatiques sont nombreux parmi les dix meilleurs: la mégapole de Shanghai, moteur économique de la Chine et "économie partenaire" de l'OCDE et qui apparaît pour la première fois dans cette étude, se place en tête du classement dans les trois disciplines. Elle détrône la Finlande et la Corée du Sud qui étaient les meilleures dans l'étude Pisa 2006.

La Corée du Sud arrive en deuxième position pour l'écrit (devant la Finlande), 4e pour les mathématiques et 6e pour les sciences. Hong-Kong, Singapour, Taïwan et le Japon sont aussi très bien classés.

La Finlande, dont le système est loué par tous les spécialistes, se maintient à un bon niveau: 3e pour l'écrit, elle est aussi 2e pour les sciences et 6e pour les mathématiques.