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Les Ivoiriens choisissent leur président

Les deux rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont engagés à respecter le verdict des urnes (27 novembre 2010). [KEYSTONE - Emanuel Ekra]
Les deux rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont engagés à respecter le verdict des urnes. - [KEYSTONE - Emanuel Ekra]
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche matin en Côte d'Ivoire pour le second tour d'une présidentielle historique qui doit clore une décennie de crise politico-militaire, un scrutin sous haute tension après des violences.

Quelque 5,7 millions de personnes sont appelées à départager le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, qui avaient réuni 38% et 32% des suffrages au premier tour le 31 octobre. A Abidjan, certains bureaux de vote tardaient toutefois à ouvrir, en raison d'un manque de matériel ou de l'absence d'une partie des agents électoraux.

Alors que la campagne du premier tour, comme le vote lui-même, s'étaient déroulés sans gros incident, la semaine d'avant second tour a été marquée par des affrontements entre partisans des deux camps. Bilan: un militant pro-Gbagbo tué, de nombreux blessés à Abidjan et à travers le pays.

Couvre-feu

Dans le quartier populaire d'Abobo, bastion abidjanais du candidat Ouattara, la mort d'au moins trois personnes samedi lors de heurts entre police et opposants protestant contre l'instauration d'un couvre-feu nocturne a porté cette tension à son comble. La mesure, entrée en vigueur samedi soir et valable jusqu'à mercredi, a été décrétée à la surprise générale par le chef de l'Etat, qui a dit vouloir ainsi "dissuader quelques extrémistes".

Si le camp Ouattara y a vu aussitôt une volonté de "fraude", les longues discussions de samedi entre les candidats et le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, n'ont pas permis de trouver un compromis. Les deux prétendants ont cependant envoyé un signal positif en s'engageant à respecter le verdict des urnes et en lançant ensemble un appel au calme.

Décennie de troubles

Durant la semaine écoulée, ils avaient eux-mêmes créé un climat électrique en s'accusant à longueur de meetings de toutes les épreuves qu'a connues le pays en une décennie, et en se traitant mutuellement de "putschiste".

Naguère rare exemple de stabilité en Afrique de l'Ouest, le premier producteur mondial de cacao a été plongé dans la tourmente après le coup d'Etat de 1999, suivi en 2002 d'un putsch raté qui a conduit à l'occupation du nord ivoirien par une rébellion rebaptisée Forces nouvelles (FN). La vie qui suivait son cours ordinaire samedi soir à Bouaké (centre), fief des FN, en dépit de l'annonce du couvre-feu, est venue rappeler que le nouveau président aura d'abord pour tâche de recoller les deux Côte d'Ivoire.

afp/cab

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