Frontispice de l'"Extrait du projet de Paix perpétuelle de Monsieur l'abbé de Saint-Pierre" de Jean-Jacques Rousseau. [Collection Roger-Viollet - Roger-Viollet]

Suisse-France: une "paix perpétuelle" de 500 ans

Le 29 novembre 1516, un traité de "paix perpétuelle" était paraphé par tous les confédérés - au nombre de treize - et le royaume de France. Un an après leur cuisante défaite sur le champ de bataille de Marignan, les soldats suisses sʹengageaient à ne plus agresser la France, laquelle en contrepartie accordait à chaque canton une coquette somme. En renversant ainsi les précédentes alliances, François Ier sʹassurait des alliés face à la puissance du Saint-Empire et pouvait ainsi recruter des mercenaires, presque en exclusivité. Par ailleurs, les confédérés jouissaient du libre-échange avec les marchés français, sans payer de taxes, enrichissement non négligeable, notamment la vente des fromages.
Ce jalon essentiel de la neutralité helvétique, consacrée définitivement au Congrès de Vienne en 1815, reste un peu oublié dans lʹhistoriographie du pays. Pourtant, depuis sa signature il y a cinq cents ans, la "paix perpétuelle" a modifié la géopolitique de lʹEurope.
Avec Claire Gantet, Professeur d'histoire moderne à l'Université de Fribourg
Par Christian Ciocca
Suisse-France: une "paix perpétuelle" de 500 ans