L'écrivain malien Yambo Ouologuem à Paris, le 18 novembre 1968. [AFP - AFP FILES]

Yambo Ouologuem: "Le Devoir de violence"

Voici lʹhistoire tragique dʹun livre et de son auteur. En 1968, un africain de 28 ans publie au Seuil un roman qui fait lʹeffet dʹune bombe et qui reçoit, dans la foulée, le Prix Renaudot, une première pour un auteur africain. Mais la déflagration et des accusations de plagiat auront raison du jeune écrivain qui se retire peu après en pays Dogon et qui, jusquʹà sa mort en novembre dernier, restera muré dans le silence et le rejet total des Blancs.
Cinquante ans plus tard, les éditions du Seuil rééditent lʹouvrage qui en son temps avait réuni contre lui Africains et Européens. Lʹheure est aux hommages et à la réhabilitation, le livre est considéré désormais comme un ouvrage majeur.
Sans doute Yambo Ouloguem aura-t-il trop tôt osé dénoncer le rôle des Africains dans la traite négrière et la violence des roitelets prêts à toutes les cruautés et compromissions face à des colonisateurs dépeints avec non moins de fureur et de talent. Il en aura payé le prix fort.

Par Anik Schuin
Avec Dr. Christine Le Quellec Cottier, Maître dʹenseignement et de recherches à lʹuniversité de Lausanne et coordinatrice scientifique du Pôle pour les études africaines
A lire: Yambo Ouologuem: "Le Devoir de violence", Editions du Seuil
Yambo Ouologuem: "Le Devoir de violence"