Notre rapport à la mort à changé, la crémation n'est plus taboue. [ufot]

La mort en fumée (4/5)

Une révolution anthropologique.
L’essor de la crémation est-elle une modification bénigne ou une véritable révolution anthropologique? Comment expliquer l’apparition de cette nouvelle pratique? Pour quelle raison souhaiter faire disparaître son corps et ne plus laisser de traces? Qu’est-ce que cela dit de la manière dont nous nous comprenons aujourd’hui et des représentation de la vie et de la mort?
La crémation et l’absence de rites supposent un nouveau rapport à la mort. La mort a été expulsée en marge de la vie sociale et on ne sait plus comment gérer les mourants et accompagner les familles.
Autrefois, la société était régie par des règles, une responsabilité individuelle et communautaire face aux respect des mourants et aux rites. Aujourd’hui, les vivants se détournent de la mort et le rôle de la parole rituelle a disparu. Les rites qui assumaient cette parole sont considérés comme archaïques. Pourtant, notre psychisme reste inchangé. L’absence de recours aux rites rend le deuil difficile et transforme le respect traditionnel dû aux morts.
Sabine Petermann s’entretient avec Damien Le Guay, philosophe, essayiste français, auteur de deux ouvrages sur la question: "Qu’avons-nous perdu en perdant la mort" et "La mort en cendre", publiés aux Éditions du Cerf.
La mort en fumée (4/5)