« Ce n’était pas une évasion mais une invasion ». En juillet 2013, la conseillère d’Etat vaudoise Béatrice Mettraux ne cachait pas sa stupeur : à la fin d’une chaude journée d’été, au volant de deux grosses cylindrées, deux malfrats prennent littéralement d’assaut la prison de Bochuz à Orbe. Ils tirent à la Kalachnikov, dressent des échelles et permettent l’évasion de deux redoutables détenus, dont un membre du gang des Pink Panther. Temps Présent a enquêté sur cette évasion spectaculaire et sur la politique pénitentiaire de la Suisse.
Jamais la Suisse n’avait connu des évasions aussi violentes, exécutées à l’arme de guerre avec une froide détermination. On est loin du Comte de Monte-Christo, de Papillon, des sciages de barreau et des échelles de corde. Voici venu le temps des prisons prises d’assaut.
Face à ce phénomène, les autorités pénitentiaires sont tentées de renforcer les mesures de sécurité, sachant que dans la centaine de prisons que compte la Suisse, le nombre de détenus dangereux augmente sans cesse, sans parler de ceux atteints de graves troubles de la personnalité, - plus d’un détenu sur cinq. Or, pour que la prison joue son rôle – surveiller, punir, préparer la sortie – elle doit rester un lieu vivable. A défaut, elle pousse les détenus à user de violence (prises d’otage, attaque des gardiens).
A l’aide de documents inédits, ce reportage raconte l’évasion et la cavale du Pink Panther Milan Poparic et d’Adrian Albrecht et pose ouvertement la question : comment rendre les prisons à la fois sûres et supportables ? Comment protéger la société des criminels en laissant ouverte « l’hypothèse » d’une évasion sans laquelle la privation de liberté deviendrait tout à fait insupportable ?
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Rediffusion le vendredi 21 février 2014 à 1h10 et lundi 24 février 2014 à 15h50 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Jean-Bernard Menoud et Michel Zendali
Image : Jacky Mahrer Son : Patrick Ponci Montage : Patrick Guignet