Des dizaines de millier de Suisses vivent sous tutelle ou curatelle. Soit parce qu'ils ont besoin d'assistance pour gérer leurs problèmes quotidiens, soit parce que la justice les a placés sous l'autorité d'un tuteur. Aux abois, en butte à de sérieux problèmes d'existence ou criblés de dettes, tous ceux qui deviennent des pupilles jugés incapables d'exercer leurs droits civils entrent dans une vie sous contrôle, comme s'ils redevenaient mineurs. Une situation difficile mais elle n'est pas forcément plus aisée pour les tuteurs qui doivent gérer des relations parfois tendues avec leurs pupilles. La tâche est souvent lourde d'autant que certains tuteurs sont désignés contre leur gré par la justice.
Temps Présent nous emmène au cœur de ces couples pupilles-tuteurs pas comme les autres.
Jeudi 29 mars à 20h05
Quand on n'arrive plus à gérer son handicap, ses problèmes psychologiques, sa dépendance ou son budget, la mise sous tutelle, qu'elle soit volontaire ou décrétée par la justice de paix, représente parfois une ultime bouée de secours. Actuellement, on estime que 4% de la population, principalement les 18-25 ans en rupture et les personnes âgées, sont sous le coup d'une tutelle ou d'une curatelle. Une proportion qui ne cesse d'augmenter.
Mais comment vit-on privé de ses droits civils, de son indépendance et, parfois, de ses enfants ? Peut-on dépendre d'un système et le critiquer ? Sort-on un jour de la tutelle ou l'assistance devient-elle à son tour une dépendance ? Peut-on encore envisager une vie intime ?
Les problèmes et le « poids » ainsi enlevés au pupille, c'est le tuteur qui en hérite. Et il lui est demandé ni plus ni moins de gérer l'existence de son protégé. Pour faire face à des situations souvent lourdes et compliquées, les cantons confient les pupilles à des professionnels de l'action sociale. Revers de la médaille, il n'est pas rare qu'un seul tuteur doive suivre plus de 60 pupilles.
Les Vaudois désignés d'office
Mais le canton de Vaud fait figure d'exception. En effet, les tuteurs y sont désignés parmi les citoyens pour une durée de 4 ans. Si certains s'impliquent volontairement, pour ceux qui s'opposent à cette décision il est quasi impossible de se défiler. Comment fait-on pour ne pas se laisser submerger quand on n'est pas un professionnel et que l'on n'a donc aucune formation sociale ? Et puis, quels sont exactement les critères de sélection des tuteurs ?
Temps Présent nous emmène au cœur de ces couples pas comme les autres, où tuteurs et pupilles coexistent tant bien que mal dans une relation pouvant alterner entre gratitude, indifférence ou extrême tension.
Générique
Un reportage de Marcel Schüpbach et Jean-Daniel Bohnenblust
Image : Pierre-Alain Jaussi
Son : Charles Wicki
Montage : Didier Sergent