Ils sont près de 50'000 en Suisse, ces enfants et adolescents confiés aux services de protection des mineurs. Temps Présent a obtenu un accès exceptionnel à ces jeunes, à leurs familles et aux services des mineurs, qui manquent notamment de places à Genève. Précarité, conflits domestiques, maltraitance conduisent les services à intervenir toujours plus vite et plus souvent, au risque, parfois, de se tromper.
Bon à savoir: Temps Présent primé au Prix Média Enfance Majuscule 2014
Ce reportage de Jean-Bernard Menoud et Jean-Daniel Bohnenblust a reçu la Mention Documentaire étranger (médaille d’argent – 2e place du podium) au Prix Média Enfance Majuscule 2014.
Le sujet
Coup de téléphone au service de protection des mineurs. Une jeune adolescente demande à être placée dans un foyer car chez elle, rien ne va plus. En Suisse, près des trois quarts des interventions auprès des mineurs sont liées à des conflits entre adultes. Divorces difficiles, violence domestique attisée par une précarité grandissante conduisent les services à intervenir toujours plus et toujours plus vite.
Aujourd’hui, près de 50'000 enfants et adolescents sont sous la loupe des autorités de protection. Ces dix dernières années, certaines mesures prononcées par la justice de paix visant à protéger des enfants et adolescents ont augmenté de plus de 30%. Quand ils ne sont pas seulement témoins de situations menaçant leur bon développement, les mineurs sont directement impliqués ou victimes. Mesure la plus extrême, le placement en foyer est fréquent.
A Genève, il est souvent difficile de trouver des places disponibles. Mais collaborer avec des parents auxquels on a retiré les enfants n’est pas toujours aisé. Même s’ils ne constituent pas la majorité des cas, beaucoup de parents s’estiment victimes de décisions infondées émises par les autorités de protection. Pour éviter les placements, parfois contre-productifs, des éducateurs assistent les familles à domicile.
Les mères seules et les familles nombreuses ou issues de l’immigration sont les plus concernées. Elles ont généralement été signalées par des voisins, des médecins, l’école de leurs enfants ou par leurs proches. Une fois prévenus, les services de protection de la jeunesse lancent une machine qui ne revient pas en arrière, et que la loi oblige à ne rien laisser passer.
Rediffusion le vendredi 17 mai 2013 à 1h45 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Jean-Bernard Menoud et Jean-Daniel Bohnenblust