Chaque mois en Suisse 2'500 à 3'700 personnes arrivent en fin de droits et ne bénéficient plus des indemnités de chômage. Et depuis le durcissement de la loi, votée par les Suisses, de nombreux « fins de droits » se voient obligés de faire appel à l’aide sociale de leur commune pour toucher le minimum vital, environ 3'000 francs. Dans le canton de Neuchâtel par exemple, 7% de la population est à l’aide sociale. Nombreux sont ceux qui retrouvent un emploi, mais leur parcours est semé d’embûches.
Depuis le 1er avril 2011, la nouvelle loi sur le chômage réduit de manière drastique les prestations pour les chômeurs. Ce qui a des conséquences sur les statistiques et grossit les rangs des candidats à l’aide sociale. Ainsi par exemple, le canton de Neuchâtel est l’un des plus touchés par le chômage malgré son dynamisme économique avec un taux de chômage de 5,8%, soit près de 7'000 demandeurs d'emploi. Environ 12'000 personnes (7% de la population) dépendent de l’aide sociale. Les autorités ont décidé de prendre les choses en main en diminuant certaines prestations sociales pour les jeunes chômeurs afin de concentrer leurs efforts sur des mesures de réinsertion.
Dans ce reportage de Temps Présent, des témoins, bientôt en fin de droits, d’autres qui sont dépendants de l’aide sociale, d’autres encore qui ont retrouvé un travail. A Genève, dans les cantons de Vaud, Zurich et Neuchâtel, ils racontent le parcours douloureux qui fait ou a fait d’eux des fins de droits. Pour eux, difficile de croire aux effets positifs de la libre circulation des personnes. Ils se demandent si «les frontaliers» ne sont pas en train de prendre leur place. Ils se disent qu’ils font les frais de la sous-enchère salariale pratiquée pas certaines entreprises. Politiques, patrons ou chercheurs pensent qu’il s’agit de situations marginales ou d’idées reçues. La stabilité des chiffres du chômage semble donner raison à ces derniers.
Rediffusion le vendredi 16 mai 2014 à 1h05 et le lundi 19 mai 2014 à 15h20 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage d’Andrea Sautereau et Dominique Willemin