Regards croisés sur les petits miracles de la vie, comme celui de faire du vin à Moutier, ville du Jura bernois plutôt portée sur l’industrie. Le jeune vigneron Aurèle Morf a décidé d’y planter de la vigne. Le Parc National Suisse aussi est une sorte de miracle : il existe depuis 100 ans et constitue pour bien des scientifiques un laboratoire à ciel ouvert où les fourmis pèsent autant que les 550 bouquetins qui s’y promènent! Virginie Brawand nous invitera quant à elle à parcourir le Jardin des 5 sens à Yvoire.
Fourmilière nationale
A l’occasion du centième anniversaire du Parc National, Paju vous propose le portrait croisé de deux scientifiques romands qui y œuvrent. Depuis plus de 30 ans, le Lausannois Daniel Chérix traque la fourmi dans "ce laboratoire à ciel ouvert", comme il aime appeler cette réserve naturelle de 175 km carrés en Basse Engadine. Il y rencontrera Marie Gallot, une jeune biologiste en stage au parc pour recenser les ongulés: cerfs, chamois et bouquetins. Saviez-vous que toutes les fourmis du parc pèsent autant que les 550 bouquetins qui s’y promènent?
Un reportage de Béatrice Mohr
En plus...
Miracle des vendanges
Quand Aurèle Morf, jeune vigneron, décide de planter de la vigne à Moutier dans le Jura bernois, les habitants de cette petite ville industrielle rigolent doucement. "Au mieux, on en fera du bon vinaigre pour nos salades". Il faut dire que dans ce coin de pays, le climat est plutôt rude et la fierté de la ville, c’est surtout la machine-outil.
Aurèle est un peu à l’ouest? Qu’à cela ne tienne. Il a une foi teintée d’humour qui permet tout et il s’inspire volontiers du passé méconnu de Moutier: la vie monastique et les miracles qui auraient eu lieu sur la dépouille de Saint Germain, moine fondateur de la ville.
Pour Aurèle, cela ne fait aucun doute, le sol de la région est encore chargé de cette énergie médiévale. Les ceps de ses vignes ne peuvent qu’y puiser force et caractère. Et s’il est besoin d’un miracle pour que son vin soit bon, il aura lieu ici, à Moutier.
En fait de miracle, c’est l’extraordinaire mobilisation de la population qu’Aurèle a su suscité. Les prévôtois ont eu envie que ça marche, et ça a marché ! Cette année encore, c’est une fête des vendanges gargantuesque qui attend les convives, célébration de la folie, des miracles "et des heureuses conséquences que l’on se peut connaître".
Un reportage d’Alexandre Lachavanne
Le Jardin des Cinq Sens
Ouvert au public en avril 1988 et situé au cœur du village médiéval d’Yvoire, au bord du lac Léman, le Jardin des Cinq Sens, inspiré du Moyen-Age, nous promet une véritable expérience sensorielle qui permet de découvrir la richesse du monde végétal. Enfin une visite où il est permis (et même recommandé…) de toucher, sentir et même goûter !
D’un jardin laissé à l’abandon après la seconde guerre mondiale, en lieu et place de l’ancien potager du château, Yves et Anne-Monique d’Yvoire ont fait une merveille botanique où les sens sont à l’honneur. La pièce maîtresse en est le labyrinthe végétal, composé de haies de charmilles et de pommiers palissés qui forment une succession de quatre petits jardins composés de plantes et de fleurs correspondant à la vue, au toucher, au goût et à l’odorat. Le cinquième sens, l’ouïe, est représenté par le chant de l’eau et des oiseaux.
D’autres espaces composent ce décor, comme la prairie alpine, le sous-bois, le cloître ou encore le « Tissage » qui réunissent pas moins de 1300 variétés de plantes à découvrir au fil d’une visite qui s’offre comme un parcours initiatique. Chacun est libre de choisir son chemin, l’idée étant de se perdre pour mieux se retrouver, à la manière de la symbolique des labyrinthes médiévaux.
Infos pratiques
Le jardin est ouvert tous les jours du vendredi 11 avril au dimanche 12 octobre 2014, de 10h à 18h en semaine et de 10h à 19h les week-ends et jours fériés.
L’entrée est payante et des visites guidées ont lieu trois fois par jour sans supplément de prix.
Jardin des Cinq Sens, Rue du Lac, 74140 Yvoire
Tel. +33 450 72 88 80