Pourquoi attendre pour s’offrir le dernier modèle d’écran plat ou les vacances de ses rêves? Achetez maintenant, payez plus tard! C’est le message racoleur matraqué par les organismes de crédit à la consommation et par les magasins avec leurs cartes de paiement. Il faut dire qu’avec un taux d’intérêt autorisé jusqu’à 15%, pour eux c’est profit garanti! Pour les emprunteurs en revanche, la réalité est moins rose. Aujourd’hui, on peut s’endetter en quelques clics de souris sur internet. Mais le désendettement, lui, prend souvent des années.
La spirale infernale de l’endettement
Beaucoup d’histoires de dettes commencent comme celle de Christelle. Un jeune couple se met en ménage. Puis vient le mariage et l’arrivée d’un enfant, de quoi mettre le budget sous pression. Le ménage s’endette de 40’000 francs. Lorsque survient le divorce, Christelle reprend la moitié des dettes. S’y ajoutent les nouvelles dépenses d’une famille monoparentale. Le piège peut alors se refermer.
Interview d’Emile Rausis, directeur BCGE (1/2)
Comment prévenir l’endettement?
Pour combattre le surendettement à la racine, certains réclament une interdiction généralisée de la publicité pour le petit de crédit. A ce jour, Vernier est la seule commune de Suisse à avoir réussi à interdire ce type de pubs sur son territoire. La Fédération romande des consommateurs, elle, réclame une limitation sévère, sur le modèle de la publicité pour le tabac ou l’alcool. D’autres ont choisi de combattre sur le terrain, avec des messages publicitaires de prévention.
Les cartes des magasins
Les cartes émises par les grands magasins sont autant d’incitations à s’endetter. L’information sur leurs conditions est souvent peu claire. Or elles sont équivalentes à de véritables cartes de crédit, et soumises comme telles à la loi sur le crédit à la consommation. Notre enquêtrice s’est rendue dans dix grands magasins de Suisse romande pour comparer les conditions, et a constaté de sérieuses lacunes. On se garde trop souvent de vous préciser qu’il s’agit bien d’une carte de crédit. Et on reste très discret sur le taux d’intérêt en cas de retard de paiement, alors qu’il grimpe souvent jusqu’à 15%, le maximum autorisé par la loi.
Témoignages de personnes surendettées
Elle a aujourd’hui près de 90’000 francs de dettes. Pourtant, avec une formation dans le social et un bon salaire, rien ne semblait destiner cette jeune mère de famille au surendettement. Tout dérape lorsqu’un accident de voiture lui occasionne 30'000 francs de frais imprévus. Ensuite, les choses s’emballent. Elle se retrouve à l’aide sociale. Les organismes de recouvrement la harcèlent. Sur les conseils de Caritas, elle doit se résoudre à la faillite personnelle.
Dominique, lui, est rentier AI. Mais il a réussi à s’endetter pour près de 120’000 francs auprès de créanciers pas toujours regardants sur sa capacité financière.
Petits crédits: le test
Dans cette jungle des petits crédits, tout en sachant qu’il vaut mieux y recourir le moins possible, ABE a quand même voulu évaluer la manière dont les organismes accordent des crédits à un particulier. Quels sont leurs critères, quels sont leurs taux d’intérêt? Neuf instituts ont été sondés.Retrouvez les résultats du test ici: Petits crédits: le test
Interview d’Emile Rausis, directeur BCGE (2/2)
Le théâtre pour apprendre à gérer son argent
Comment amorcer le dialogue avec des jeunes sur un sujet aussi délicat que la gestion de son budget? La compagnie Le Caméléon propose un spectacle participatif. Les jeunes sont invités à intervenir pour modifier le scénario, et trouver des solutions qui permettent aux personnages de ne pas s’endetter. Une spécialiste de la Fédération romande des consommateurs aide les jeunes à décrypter la situation.