"Mercredi soir, lors du concert de Stromae, les cris du public, notamment des jeunes filles émues, montaient le niveau jusqu'à 108-111 décibels", s'amuse André Crousaz, responsable des relevés sonores au Paléo Festival de Nyon.
Avec son équipe, il est chargé de contrôler les niveaux des décibels (dB) sur les différentes scènes du festival. La norme générale est en principe fixée à 93 dB, mais les organisateurs de manifestations peuvent déroger à la règle s'ils respectent certaines obligations (voir encadré ci-contre).
Moins fort près de la scène
"En Suisse, on doit respecter l'ordonnance fédérale son et laser qui autorise un moyenne de 100 décibels sur 60 minutes dans les festivals", précise André Crousaz qui relève scène par scène les niveaux de décibels. En temps réel, les ingénieurs du son ont donc accès aux données et peuvent gérer les volumes sonores en conséquence.
"On a un signal et un son plus fort à la régie que tout devant, parce que devant, on baisse les hauts-parleurs (...) et derrière, on en remet pour donner un maximum d'énergie", explique André Crousaz, qui tord ainsi le cou aux idées reçues.
Mélanie Ohayon et Victorien Kissling
Obligations des organisateurs pour des manifestations à 100 dB
- Annoncer la manifestation
- Indiquer le niveau sonore maximal
- Informer sur les éventuels risques pour l'ouïe
- Remettre des protections auditives
- Contrôle des niveaux sonores
- Données des contrôles enregistrées
- Prévoir des zones de récupération auditive
Données conservées
Les niveaux sont non seulement contrôlés, mais aussi enregistrés. Ces données sont ensuite envoyées à la direction générale de l'environnement du canton de Vaud qui, s'il y a des débordements, peur demander des explications aux organisateurs de la manifestation.
En cas d'abus non justifiés, une action pénale n'est pas exclue.