S’agissant des propriétés physiques du magma, la question est difficile à expliquer de manière simple. Cependant, avec l’aide de mon collègue Luca Caricchi, professeur de pétrologie ignée et volcanologie, nous relevons le défi.

La température la plus basse à laquelle une coulée magmatique peut encore être déformée mécaniquement sans casser dépend de la composition du magma et de la vitesse de refroidissement. Ainsi, une température précise ne peut être donnée que si ces deux paramètres sont spécifiés.

En général, plus la vitesse de refroidissement est élevée, plus la température de transition vitreuse est élevée. La transition vitreuse est l’intervalle de température à travers lequel la coulée passe de l’état ductile à l’état fragile (transition viscoélastique).

Plus la teneur en silice d’un magma est élevée, plus la température de la transition viscoélastique est élevée. Plus un magma a une composition mafique (basalte), plus la température de la transition viscoélastique est basse. Par exemple, un magma basaltique (composition mafique), aura une température de transition viscoélastique inférieure à celle d'un magma rhyolitique (composition felsique).

La température de transition viscoélastique correspond à la transition vitreuse. Finalement, pour répondre à la question et ne donner qu’un exemple, dans le cas d'un basalte de type Etna, la température de la transition vitreuse est d'environ 670°C. Pour un magma rhyolitique, semblable à celui qui caractérise les éruptions de l’île de Lipari, la température de la transition vitreuse est d'environ 730°C.