La silice SiO2 est la substance majoritairement présente dans le sable et dans le verre ; c’est un matériau difficile à attaquer chimiquement.

Pour arriver à dissoudre la silice, c’est-à-dire à transformer SiO2 en des ions entièrement solubilisés, il est nécessaire de faire réagir la silice avec l'acide fluorhydrique HF.

L’acide fluorhydrique est considéré comme un acide faible ; cependant, c’est un acide extraordinairement dangereux car il pénètre dans les tissus et détruit irrémédiablement l’ossature en se liant au calcium qui constitue les os. Le fluorure de calcium CaF2 ainsi formé précipite sous forme solide. L’acide fluorhydrique réagit encore plus rapidement avec les ions Ca2+ libres qu’il rencontre dans les tissus et dans le sang, privant l’organisme de sa source indispensable de calcium libre requise pour son bon fonctionnement ; par exemple, le muscle cardiaque s’arrête rapidement lorsque la concentration d’ions calcium diminue drastiquement dans le sang.

Les méfaits de l’acide fluorhydrique peuvent conduire à la nécrose des organes dans le meilleur des cas, voire à la mort. Comme l’acide fluorhydrique est un acide faible, le contact de cet acide avec la peau ne génère pas une sensation de brûlure intense comme c’est le cas avec les acides forts (acide chlorhydrique HCl, acide nitrique HNO3, acide sulfurique H2SO4) ; ce n’est que quelques dizaines de minutes plus tard que ses effets dévastateurs se font ressentir, lorsqu’il atteint les os ; en général, il est déjà trop tard pour stopper les méfaits, sauf si d’importantes doses de calcium sont injectées dans les chairs pour piéger l’acide.

La réaction de l’acide fluorhydrique avec le verre (la silice) conduit à la formation d’un composé soluble dans l’eau, l’acide hexafluorosilicique H2SiF6. Comme l’acide fluorhydrique réagit avec le verre et le dissout, il ne peut pas être conservé dans des récipients en verre.

On l’aura compris, l’utilisation d’acide fluorhydrique ne représente pas un acte anodin, bien au contraire ! La manipulation de cette substance, même dans les laboratoires de chimie, nécessite du personnel très expérimenté, protégé par d’efficaces barrières de sécurité. Des doses d’antidote doivent obligatoirement être à portée de main pour parer toute éventualité ; l’antidote le plus courant de l’acide fluorhydrique est le gluconate de calcium, qui pénètre aisément et rapidement les tissus en délivrant d’importantes quantités de calcium libre pouvant réagir avec l’acide fluorhydrique.