Le terme de mondialisation désigne la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services, des personnes, des techniques et de l'information à l’échelle de la planète. Parfois, on utilise l'anglicisme "globalisation".

La circulation des biens n'est pas un phénomène nouveau, elle existait déjà dans la préhistoire, dans l'antiquité, au moyen âge, après la révolution industrielle et, finalement, de nos jours. À l'aube de l'humanité, ce furent des tentatives de populations dispersées de se rapprocher et d'échanger pour partager biens et expérience. Ensuite, le partage des découvertes scientifiques et les échanges de marchandises. La machine à vapeur, le moteur à combustion interne, l’avion à hélice et à réaction ont remplacé la marche à pied ou la charrette à cheval. L’invention de l'imprimerie d’abord, puis du télégraphe, de la radio et de la télévision, et finalement de l'internet ont rendu l'information accessible aux masses, et maintenant sa propagation est quasi-instantanée. Le monde est devenu plus petit. Un grand village.

Ce processus a toujours eu des gagnants et des perdants, qui sont tous deux présents dans les pays riches et pauvres. Les multinationales des pays à hauts revenus et leurs actionnaires figurent parmi les gagnants. La division des tâches, les différences de législation, de taxation, de coût de la main-d’œuvre et les disparités au niveau de la protection de l'environnement permettent aux capitaux qui ont une grande mobilité de bénéficier de conditions plus favorables que celles des PME ou des artisans locaux. Les multinationales peuvent ainsi ajuster leur stratégie aux conditions du marché local, ce qui permet un rendement du capital plus élevé. Les conditions sont aussi plus favorables pour les employés de ces multinationales dans les pays développés.

Dans les pays pauvres, ceux qui travaillent dans l'industrie naissante sont mieux payés que leurs compatriotes restés dans le secteur agricole. Ce ne sont pas eux qui engrangent les grands profits réalisés et ils ne peuvent pas se permettre d'acheter les marchandises qu'ils fabriquent. Mais lentement et par ruissellement, grâce à leur revenu, ils s'élèvent économiquement.

Quand aux travailleurs dans les pays riches, c'est ambigu. D'un côté, ils font des économies en achetant les marchandises importées meilleur marché par rapport à la production locale. D’un autre côté, s'ils travaillent dans les secteurs concernés par cette nouvelle concurrence mondiale, leur emploi est fragilisé et ils peuvent se retrouver sans travail si leur entreprise disparaît ou délocalise sa production ailleurs.

Il y aussi deux théories concernant la mondialisation. Selon la théorie néo-libérale, dominante depuis des années 1980, l’intégration des pays en développement au marché mondial dope la croissance économique et permet de bénéficier aux plus pauvres d'un "effet de ruissellement" (trickle-down effect en anglais). C'est la diffusion de la richesse, du pouvoir d'achat et de marchandises auparavant accessibles uniquement aux riches à une population de plus en plus large dans les pays émergents.

À cette théorie s'oppose la théorie de la dépendance qui dit que l'intégration des pays pauvres au marché mondial les rend encore plus pauvres, car l'échange est inégal vu l'origine des capitaux et des technologies. La solution serait de se couper du marché mondial. Répandue dans les années 1960-1970, cette théorie semble maintenant désuète. Toutefois on peut constater aujourd'hui que dans certains pays, auparavant on prélevait les richesses naturelles, maintenant on y exporte nos déchets.

D'autres travaux plus récents (Acemoglu & Robinson, 2013) ont démontré que le facteur déterminant de la distribution équitable des richesses est un système politique appelé inclusif qui répartit le revenu et les droits politiques équitablement dans la plus grande partie de la population. D'une part, la production s'approche de l'optimum, d'autre part, la distribution du revenu permet de maintenir la demande locale. Le système opposé, appelé extractif, accapare les ressources, les retire de la reproduction économique et concentre les revenus entre les mains d'un petit groupe. Les pays dotés d'un tel système ne peuvent pas concurrencer les pays au système inclusif, ce qui serait la source de leurs problèmes économiques, sociaux et politiques. Un modèle de réussite est la Suisse avec ses hauts revenus et sa démocratie directe, qui est également une grande gagnante de la mondialisation.