Il est vrai que les publicités qui poussent les gens à la consommation l’emportent sur les campagnes en faveur des économies d'énergie, que ce soit en termes de budget, d’inventivité ou d’efficacité (hypothèse vérifiée par une recherche).

Mais du point de vue de l’économie classique, la surconsommation n'existe pas. Les consommateurs consomment la quantité juste de biens pour satisfaire leurs différents besoins, que ce soit le besoin de se nourrir ou le besoin de gaspiller pour se sentir riche. De même, pour combien de personnes la voiture est-elle seulement un outil pour satisfaire le besoin réel et objectif de se déplacer, et rien de plus? Il y a des personnes qui sont prêtes à dépenser de leur plein gré une partie importante de leur revenu pour 1.7 tonnes de métal, brûlant du carburant et usant des pneus. Eux aussi, ils ont un besoin à satisfaire. Certaines personnes ressentent le besoin d'allumer toutes les lumières dans leur maison à cause d’une peur irrationnelle de l'obscurité, et aucune loi ne peut le leur interdire. Les êtres humains ne se comportent pas toujours de façon rationnelle, mais heureusement, dans un monde libre, ils ont cette possibilité. D'autres types d'organisation sociale qui ont enlevé ce genre de liberté à leurs citoyens n'ont pas été pérennes.

Le gaspillage survient le plus souvent dans le cas de biens gratuits (air pur, eau, environnement en général), ou de biens subventionnés d’une façon ou d’une autre (par exemple, des produits alimentaires). La solution passe alors par l'augmentation du prix pour l'ajuster au coût social. Le coût social englobe l'ensemble des coûts: celui qui est payé par le consommateur pour acquérir le bien, et celui qui n'est pas payé uniquement par le consommateur, mais aussi par l’ensemble de la collectivité, que ce soit par le biais des impôts, ou par les coûts résultant de la dégradation de l’environnement. Dans ce cas on parle de coûts externes, ou externalités, qu'on peut internaliser par une taxe appropriée. Si le bien en question est subventionné, il faut supprimer cette subvention. Hélas, dans le cas des produits alimentaires cela n'est pas possible pour des raisons de concurrence, car sans concertation internationale, notre marché verrait affluer des produits moins chers en provenance de pays où ces produits restent subventionnés.

Les moyens d'action qui n'entravent pas la liberté individuelle sont l'éducation et l'information, afin de modifier les préférences des consommateurs. Parfois, le besoin n'est pas réel, il résulte d’une perception, d’une illusion ou d’une convention sociale, comme par exemple la mode des gadgets électroniques parmi les jeunes: ils ressentent le besoin de s'en équiper pour pouvoir appartenir à un groupe. Ce besoin s’atténue généralement avec l’âge. D'autres types de surconsommation peuvent perdurer pendant toute une vie: on éteint la lumière en sortant d’une pièce, ce qui ne permet d’économiser que quelques watts, alors même qu’on gaspille plusieurs kilowatts lorsqu’on ne baisse pas le chauffage dans des pièces qui ne sont pas occupées. Ainsi, on économise plus facilement ce qui est visible (encore une hypothèse vérifiée par la recherche). Cette dernière hypothèse pourrait être reformulée: on économise ce dont on a conscience.