Bonjour Mary. En effet, il y a des aspects économiques dans la protection de l'environnement - il n'est pas rationnel de gaspiller des ressources finies alors qu'on peut obtenir le même service à un coût moindre. Une entreprise cherche avant tout à assurer sa pérennité et toute l'activité humaine peut être considérée comme une entreprise, à condition qu’elle se dote elle aussi de mécanismes permettant d’avoir des objectifs communs et de partager les responsabilités. Ce processus a déjà commencé avec les négociations internationales sur les polluants dangereux et sur le changement climatique. On peut aussi assimiler l'environnement à un capital, et il n'est pas bon de dilapider et détruire le capital dont dépend la réussite de toute activité humaine.

Mais toutes ces considérations sont très anthropocentristes car elles émanent de la pensée chrétienne, qui ne constitue qu'une religion parmi d'autres. Dans certaines religions l’Homme est juste un élément dans un vaste ensemble : le bouddhisme, notamment, prône la recherche d’un équilibre avec son entourage, avec les êtres vivants mais aussi avec les objets inanimés. Du point de vue scientifique, l'Homme est une espèce au sommet de l'évolution par sa capacité d'adaptation et sa maîtrise des forces de la nature, qu'il parvient à utiliser à son profit. Hélas, ceci le place également sur le piédestal du plus grand destructeur. Les algues, les termites ou les castors modifient aussi leur environnement, mais uniquement dans leur entourage immédiat. Seul l'Homme arrive à déclencher des forces pouvant modifier toute la planète.

C'est pourquoi l'Homme porte la responsabilité métaphysique pour toute notre planète, pour l'environnement dans lequel les espèces se sont développées jusqu'à l'apparition des humains. Une fois les paramètres environnementaux altérés, avec l'arrivée de sécheresses, d’inondations et de maladies tropicales en Europe, tous les autres critères paraîtront dérisoires face à de tels enjeux. Esthétique de la nature, animaux domestiques, pêche et chasse, jardinage, tout ce qui est cher à l'Homme disparaîtra si les changements globaux ne sont pas maîtrisés. Chaque disparition d’espèce nous coupe un peu plus de nos origines, de la nature, qui est irrémédiablement appauvrie.

Les enjeux écologiques sont donc de toute première importance, même si les effets paraissent lointains et pas encore très visibles.