La mondialisation n'est pas un phénomène nouveau si on se réfère à la notion d'échanges (économiques, sociaux, culturels) dans le monde, qui restaient toutefois limités par l'évolution des moyens de transports. Maintenant, la mondialisation a pris une dimension économique dont les structures se construisent depuis la Révolution Industrielle et l'expansion du modèle de production et de consommation mis en place lors de cette période. Après la deuxième Guerre Mondiale, la mondialisation des échanges économiques a connu un essor plus important du fait de la volonté commune des pays de développer les relations commerciales dans un but de promotion de la paix. Cette politique corrélée à celle de la promotion de la coopération internationale pour le développement, a promu de nouvelles formes et de nouvelles règles du jeu dans la mondialisation que certains, dont moi, appellent la globalisation, c'est-à-dire le processus menant à une tentative d'homogénéisation des politiques, des normes et des valeurs. Ce nouveau phénomène est également renforcé par les nouveaux instruments financiers internationaux et commerciaux. C'est pourquoi il évoque l'interdépendance entre les nations, du fait du décloisonnement entre les différentes étapes de la production, intégrées cependant dans le calcul de la comptabilité au niveau national et également intégrées dans une logique de production mondiale (voir les indicateurs de transnationalisation des entreprises).

De plus, la spécialisation et la division internationales du travail des sociétés de production et de vente dans le processus productif, ainsi que dans le processus d’échange (ventes, services, financiarisation), augmentent encore le nombre d’échanges internationaux de biens intermédiaires, non finis, accroissant ainsi les connections interdépendantes entre les nations. De ce fait, les processus de production, diversifiés au départ en termes de stratégies d’avantages de facteurs de production (ressources, main-d’œuvre, technologie et capital), tendent à s'homogénéiser et le modèle productif dominant va se diffuser, ainsi que le modèle de comptabilité et la pensée qui l’accompagnent, tout en soulignant le fait que les modes de consommation se propagent plus vite que les modes de production et aident ainsi à la diffusion de ce phénomène.

Les organisations internationales jouent un rôle capital dans la mise en place de ce processus, via une régulation internationale des échanges commerciaux ou de la financiarisation. Ainsi, les nouvelles normes politiques de coopération, suite à la crise de la dette internationale et à la chute du Mur de Berlin, signifiant la victoire du modèle de développement des pays à économie de marché sur les économies socialistes et permettant donc la mise en place des règles de "bonne" gouvernance, prônent également une homogénéisation des structures politiques des gouvernements. Les organisations internationales sont donc également des acteurs importants du fait de la financiarisation des échanges monétaires et commerciaux ayant contribué à des dettes et à des investissements financiers virtuels internationaux (ou encore via des programmes d’aides liées à la restructuration politique des Etats bénéficiaires). Il est alors nécessaire de mettre en place ces organismes permettant la stabilisation des économies et des balances financières, et accentuer ainsi l’homogénéisation des modèles de politiques économiques et de gestion.

Du fait de cette interdépendance croissante entre les différents Etats-nations et de l’imbrication de leurs économies, la régulation ou les incitatifs internationaux prennent une place prépondérante afin de mieux coordonner ou de sauvegarder un ensemble cohérent de règles de fonctionnement permettant à l’ensemble du système de propager des valeurs communes (droits humains, droits politiques et culturels, règles de travail) et de diffuser un standard de niveau de vie décent. Les pays ne peuvent se distinguer par des politiques trop différentes de celles du "Système Economique Mondial". La globalisation permet ainsi d’étendre à toute la planète des modes de production économique, mais également des modèles politiques ainsi que des valeurs culturelles, pour le meilleur et pour le pire.