Pour répondre à cette question il faut d’abord comprendre le processus de l’effet de serre naturel, celui de la perturbation de cet effet et aussi nuancer les propos tenus. La température moyenne globale observée sur la Terre actuellement est assurée par l’effet de serre atmosphérique. Or l’effet de serre est généré non pas par les gaz majoritaires que sont l’azote (78%) et l’oxygène (21%) moléculaire mais bien par la présence de gaz atmosphériques, dont les concentrations sont bien moindres mais dont la capacité d’absorption et d’émission de l’énergie infrarouge thermiques est très importante : ce sont les gaz dits "à effet de serre". Parmi ceux-ci citons la vapeur d’eau, responsable à elle seule de 55% de l’effet de serre total, le dioxyde de carbone, 39%, le méthane, l’ozone troposphérique et l’oxyde nitreux, lesquels contribuent à hauteur de 6%. L’effet de serre produit par ces gaz se chiffre à environ +33°C, donc +15°C au lieu de -18°C si l’atmosphère en était totalement dépourvue.

Nous venons de voir que le dioxyde de carbone n’est qu’un des contributeurs à l’effet de serre. Cependant, comme le confirment les mesures effectuées à Mauna Loa (Hawaï) depuis l’année géophysique internationale de 1957, les concentrations moyennes annuelles de CO2 sont sans cesse en augmentation et le taux de cette augmentation grimpe lui aussi de façon très importante. Les concentrations de CO2 dans l’air sont passées d’environ 310 parties par million par volume (ppmv) en 1957 à plus de 380 ppmv en moyenne annuelle aujourd’hui. A cet effet s’ajoute celui de tout un ensemble d’autres gaz extrêmement puissants issus de nos activités et dont on traduit les effets en équivalent carbone.

Donc, si les concentrations de CO2 augmentent avec le temps, celui-ci étant le second contributeur en importance à l’effet de serre planétaire, c'est-à-dire si les quantités globales de carbone émises dans l’atmosphère ne cessent de croître, le réchauffement climatique actuel ne peut que s’accentuer. Il faut aussi souligner que le réchauffement climatique total en cours, faisant en sorte que la température moyenne globale se trouve bien au-delà de +15°C, est provoqué par un ensemble de processus qui viennent s’ajouter à celui de la rétention des infrarouges thermiques : ce sont les processus de rétroaction. Mais là, il s’agit encore d’une autre question...