Cette question avait déjà été posée en février 2009, et voici la réponse. Rappelons premièrement que le dioxyde de carbone est à la base un gaz naturellement présent dans l’atmosphère. Il est essentiel pour le réchauffement de la Terre par l’entremise de l’effet de serre, que tu connais certainement. Cependant, les concentrations ont très fortement augmenté depuis quelques décennies du fait d’émissions additionnelles générées par les activités de l’Homme : l'utilisation de la voiture, le chauffage des maisons, et la production d’électricité en consommant des combustibles fossiles en sont trois exemples simples. À l’échelle de la planète on en émet 19 milliards de tonnes chaque année, 41 millions de tonnes en Suisse, dont 17 millions émis par les carburants utilisés pour le transport. En 2002, ces mêmes transports représentaient près de 30% des émissions de gaz à effet de serre de l’économie suisse et de celle de l’Europe. À lui seul le trafic engloutit d’avantage d’énergie que les ménages ou l’industrie. Il est d’ailleurs le principal facteur de croissance des rejets de CO2 à l’origine des changements climatiques.

Tu te demandes si seules les voitures à essence émettent du CO2? Et bien la réponse est non. Toutes les voitures qui utilisent des carburants d’origine fossile, que ce soit de l’essence, du gaz naturel ou du diesel émettent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Aujourd’hui en Suisse, les 10 voitures les moins polluantes en CO2 émettent entre 100 et 130 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Dans le cas des voitures hybrides, de type moteur thermique associé à un moteur électrique, les émissions tendent évidemment à être moins importantes mais cela reste encore limité. Par ailleurs, l’utilisation de l’éthanol ou du biodiesel, bien que permettant au premier abord de limiter la dépendance face aux énergies non renouvelables de même que les émissions de gaz à effet de serre, a d’autres implications non négligeables sur le plan environnemental, notamment dans les régions exploitées dans la zone tropicale pour leur production. On peut cependant observer en Europe une tendance à ce que les pays du Sud, tels que le Portugal, qui misent sur les petites voitures et le diesel à moteur plus performant, aient un meilleur bilan énergétique et émettent moins que les gros véhicules à essence du Nord de l’Europe dont la Suisse fait partie. Toutefois le diesel ne peut globalement concurrencer l’essence que si les véhicules sont équipés de filtres à particules et de catalyseur d’oxydes d’azote.

Enfin, pour atteindre les objectifs du protocole de Kyoto, la Suisse s’est engagée à réduire de 8% d’ici 2010 (par rapport à 1990) les émissions dues à la circulation automobile. Afin d’atteindre ces objectifs il faudrait diminuer tous les ans la consommation de carburant des véhicules de tourisme neufs de 3% de manière à ce qu’elle passe de 8,4 litres à 6,4 litres de carburant en 2010.

Il te faut encore retenir que près de 60% des distances parcourues par des personnes de Suisse dans leur pays et à l’étranger se font en voiture ou en motocycle, contre seulement 19% en transports en communs. À méditer...