Les études dans le domaine des algues sont en plein essor, mais celles validées, spécifiquement en nutrition, mettant en évidence des fréquences de consommation de certaines algues et leurs impacts sur des pathologies, sont limitées et, dans la majeure partie des cas, non statistiquement significatives. Ce qui ne signifie pas que les algues n’ont pas d’effets bénéfiques, loin de là. Leurs richesses nutritionnelles ne sont plus à nier, mais il faut être prudent quant aux raccourcis faits entre leurs compositions chimiques et leurs rôles thérapeutiques dans certaines maladies. Il y a encore de nombreuses études à réaliser qui nécessitent d’inclure un plus large panel de personnes, et qui sont complexes à faire et à interpréter. Ceci est par contre nécessaire pour pouvoir tirer des conclusions scientifiquement plus solides.

Pour tenter de répondre à vos questions, il n’y a donc, pour l’heure, aucune étude validée mettant en lien la poudre de perle ou l’algue lithothamnium calcareum et un effet avec l’arthrite ou l’arthrose. Il convient déjà de préciser que ces deux pathologies sont très différentes et leurs causes sont multifactorielles. De ce fait, il est déjà nécessaire qu'un rhumatologue puisse poser un diagnostic précis (arthrose vs arthrite), en déterminer la cause et, seulement ensuite, il conviendrait de réfléchir si un type d’alimentation particulier peut améliorer le décours clinique et la symptomatologie. Dans tous les cas, on ne peut pas, en regard des études actuelles, faire un lien entre ces deux compléments alimentaires et ces pathologies. En nutrition, il est facile de supposer que la consommation d’un aliment contenant une molécule spécifique amène à un certain résultat, étudié in vitro. Par contre, prendre cet élément hors contexte et le lier à un effet escompté peut être dangereux et amener à des recommandations nutritionnelles non fondées. De plus, quand on parle de «consommation excessive», il est nécessaire de déterminer déjà une recommandation de base (dont nous ne disposons pas actuellement) sur laquelle on va évaluer ensuite ce que signifie en pratique une consommation excessive. Quant à votre question de l’assimilabilité par l’organisme du calcium présent dans le lithothamnium calcareum, et de son aspect organique versus inorganique : la forme de calcium présente, soit du carbonate de calcium (CaCO3), est inorganique, mais très bien assimilée par l’organisme.

Pour conclure, en nutrition, il est nécessaire de faire attention aux raccourcis facilement réalisés mettant en relation un aliment contenant des nutriments spécifiques et une pathologie. Les algues sont des aliments très intéressants du point de vue nutritionnel, mais leur consommation implique une réflexion plus large. Quelle est l’alimentation de base de la personne et son contexte médical? Dans quel but souhaite-t-on consommer des algues? L’objectif nutritionnel ayant été défini, on pourra alors opter pour un choix d’algues spécifiques : fraîches ou séchées? Compléments? Famille d’algues spécifiques? Richesse souhaitée ou non en protéines, minéraux, oligo-éléments? Leur provenance? etc. Le milieu de développement de l’algue va également déterminer sa qualité nutritionnelle et, dans un premier temps, ceci devrait déjà être le premier indicateur à observer lors de l’achat de ce type d’aliments/compléments.

En tant que Diététicien-ne-s Diplômé-e-s, nous avons un devoir de conseiller au mieux notre interlocuteur-trice et, pour cela, nous devons connaître le but souhaité de la consommation d’un aliment et le contexte médical de la personne pour déterminer avec elle le choix nutritionnel le plus optimal.