Comme tu l’as bien observé, l’organe sensoriel olfactif peut prendre des apparences extérieures très variées chez différentes espèces d’animaux. Souvent il sera adapté au mode de vie de l’animal, en particulier à sa façon de se nourrir. Le cochon par exemple a un groin qui est mobile et renforcé par du cartilage, de plus il a une musculature très développée dans la nuque. Tout ceci lui permet de fouiller le sol pour y trouver de la nourriture. La trompe de l’éléphant est pleine de fibres musculaires, ce qui n’est pas du tout le cas avec notre nez par exemple. Il n’utilise pas sa trompe uniquement pour sentir, mais comme un outil pour arracher des branches, brouter, ou encore pour verser de l’eau dans sa bouche. Le museau du chien est beaucoup plus fragile et sensible, et il n’est pas du tout fait pour fouiller le sol. Le chien étant un carnivore, il utilise surtout son sens olfactif pour flairer des proies. Son museau est humide, ce qui lui permet de capter encore mieux des odeurs présentes dans l’environnement.

Souvent, la forme va donc être adaptée au mode de vie de l’animal, et peut même servir à autre chose qu’à sentir des odeurs, comme chez l’éléphant et chez le cochon. Mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois, la forme du nez a une fonction purement ornementale, le plus souvent pour séduire les femelles. Ceci est le cas par exemple chez le nasique, une espèce de singe où les mâles ont un très long nez rouge qui pend. Chez d’autres espèces encore, la forme n’a pas de fonction particulière, mais a évolué au hasard.

Malgré leur apparence variée, les systèmes sensoriels olfactifs chez ces différentes espèces ont beaucoup de choses en commun. Lorsqu’on regarde de près, au niveau cellulaire et moléculaire, ils fonctionnent de la même manière. A l’intérieur du nez, de la trompe ou du museau, se trouvent des neurones avec des récepteurs olfactifs. Lorsqu’un odorant se lie à un récepteur olfactif, le neurone envoie un signal au cerveau qui interprète ensuite ce signal. Il existe plein de récepteurs olfactifs différents, qui peuvent lier différents odorants. Certains récepteurs sont spécifiques à une espèce, alors que d’autres sont partagés par beaucoup d’espèces. L’éléphant est l’animal avec le plus de récepteurs différents, il a 2000 gènes de récepteurs olfactifs. Le chien en a environ 900 et le cochon 1100. Avoir un grand nombre de récepteurs permet de pouvoir détecter beaucoup d’odorants différents. Même si le chien a moins de récepteurs, on dit qu’il a un très bon odorat, puisqu’il est extrêmement sensible, c’est-à-dire qu’il peut détecter des odeurs à de très faibles concentrations.