Il faut tout d'abord savoir que le venin est propre à chaque espèce. On retrouve du venin chez certains serpents bien sûr, mais également chez certaines araignées et certains insectes (parmi eux, les scorpions sont les plus connus pour être venimeux). Le venin peut ne provoquer qu'une piqûre chez l'humain, comme c'est le cas des abeilles et des guêpes en Europe, mais il peut également être mortel et très virulent, comme c'est le cas du Mamba noir en Afrique qui peut tuer un humain en moins de 15 heures. Mais attention, c'est la dose qui est mortelle, même pour un serpent ayant un venin particulièrement dangereux pour l'humain: si c'est une très faible quantité de venin qui est injectée, la morsure ne sera pas mortelle. Ainsi, dans certains cas, l'injection d'un sérum n'est pas nécessaire. Le venin peut affecter le système nerveux s'il contient des neurotoxines, le système cardiovasculaire s'il contient des hémotoxines et/ou créer des paralysies s'il contient des myotoxines.

De plus, comme chaque espèce dispose d'un venin différent, les sérums sont propres à chaque espèce. Pour fabriquer concrètement un venin, on injecte donc une faible quantité de venin à des animaux plus tolérants que nous, comme c'est le cas des chevaux, des moutons, des chèvres ou des lapins (ce sont les chevaux qui sont le plus régulièrement utilisés). La quantité injectée est tellement faible qu'elle est sans risque pour l'animal. On récupère ensuite une partie de son sang dans lequel on cherchera les anticorps spécifiques au venin injecté et que l'animal aura produit (c'est le même principe que le vaccin, mais sur des animaux). Ces anticorps prélevés seront le constituant principal du sérum. Il faut ensuite répéter l'opération pour chaque espèce venimeuse.

La première utilisation d'un anti-venin remonte à 1895. La méthode n'est donc pas nouvelle. Enfin, il faut savoir qu'il y a aujourd'hui très très peu de décès en Europe suite à une envenimation, les hôpitaux sont biens équipés et on est souvent pris en charge largement à temps par les secours. De plus, les sérums ne sont injectés souvent qu'en derniers recours dans les hôpitaux, car ils sont dotés d’un effet allergisant très important.