La pression atmosphérique est importante pour les plantes en tant que régulateur du mouvement de l'eau à travers la plante et de l'absorption du CO2, qui est synthétisé en sucres par la photosynthèse. Ces deux processus impliquent l'ouverture des stomates - pores à travers lesquels le CO2 est absorbé et l'eau est évaporée, ce qui "tire" plus d'eau des racines. La façon dont les plantes perçoivent la pression atmosphérique est actuellement inconnue. Cependant, nous nous rapprochons de la compréhension en étudiant les effets des changements de la pression atmosphérique.

La croissance des plantes à basse pression atmosphérique (pression hypobare) est intéressante à la fois dans une perspective écologique, par exemple dans l'adaptation aux conditions alpines élevées, et dans la perspective de la culture de plantes sur d'autres planètes. Sur Terre, les plantes ne subissent jamais de pression hypobare sans hypoxie (faibles niveaux d'oxygène). Cependant, on sait que les plantes réagissent différemment à ces deux conditions en laboratoire. Bien qu'il existe certaines similitudes, l'expression génique et les réponses métaboliques à ces deux stress sont distinctes. On ne sait pas encore exactement comment les plantes perçoivent une pression hypobare. Une partie du mécanisme est lié à la détection du stress hydrique. Cela semble logique, car la pression atmosphérique est importante pour le mouvement de l'eau à travers les plantes - lorsque la pression atmosphérique est faible, les plantes perdent plus d'eau à travers leurs stomates.

Certains des gènes qui répondent à la pression hypobare sont liés à une voie de signalisation cellulaire modulée par l’acide abcissique (ABA), une phytohormone qui intervient également dans la réponse au stress hydrique, dont l'ouverture des stomates. Actuellement, on pense que les plantes peuvent sentir la pression hypobare, l'hypoxie et la sécheresse de façon indépendante, et avoir des réponses distinctes, mais qui se combinent d'une manière spécifique à chaque tissu de la plante.

L'effet de la haute pression atmosphérique a été étudié dans le contexte de la biotechnologie. On sait que la croissance des plantes et leurs taux de photosynthèse augmentent avec une pression partielle accrue de CO2. Mais si la pression partielle de CO2 est maintenue constante, une augmentation de la pression atmosphérique totale va, en fait, diminuer les taux de photosynthèse (probablement à cause du blocage des stomates). L'humidité ambiante module cet effet. Ainsi, il semble que les plantes peuvent percevoir et répondre à un ensemble complexe composé de l'humidité, la pression partielle du CO2 et la pression atmosphérique totale.

Déterminer comment les plantes perçoivent la pression atmosphérique en général nécessitera d'autres expériences.