Les espèces invasives sont des espèces végétales ou animales qui envahissent un territoire qui n’est pas le leur. Elles y prospèrent au détriment des espèces locales et peuvent entraîner des dégâts écologiques importants puisque leur présence altère le fonctionnement normal de l’écosystème.

Ce qui fait la force de ces espèces invasives est le fait qu’elles ont une très forte capacité de reproduction et de propagation, qu’elles privent souvent les espèces indigènes de leurs ressources en nourriture et en eau, ainsi que de leur espace. Elles n'ont pas de prédateurs et ne sont pas affectées par les maladies. Elles ont une bonne capacité à se développer dans des environnements différents et elles ne sont pas très exigeantes en termes de sol ou de conditions climatiques.

Les espèces invasives nuisent sérieusement à la biodiversité, car elles peuvent causer la disparition de certaines espèces.

Par exemple, la perche du Nil est une espèce animale invasive dans le lac Victoria en Tanzanie. Elle n'était pas présente dans ce milieu naturel à la base, elle y a été introduite en 1954. C'est un prédateur redoutable originaire d’Ethiopie qui mange la plupart des espèces indigènes de ce lac, mais elle-même n'a pas de prédateurs. Du coup, elle envahit tout l'écosystème, car elle a un réservoir de nourriture immense, elle mange quasiment tout, mais personne ne la mange, car elle n'est pas dans son écosystème naturel. Dans un écosystème naturel, chaque espèce est régulée par un prédateur, un facteur climatique, ou des maladies, et il existe ainsi une saine concurrence entre les espèces. Or, dans ce cas, la perche du Nil a fait disparaître 2/3 des poissons indigènes du lac Victoria.

Le film-documentaire "Le cauchemar de Darwin", d’Hubert Sauper, présente très bien la thématique de cette espèce invasive et de ses répercutions socio-économique.

La tortue de Floride est aussi une espèce animale invasive, car elle est un prédateur pour de  nombreuses espèces de plantes et d'animaux, et elle est en compétition avec les tortues indigènes pour la nourriture et les sites de nidification.

Il existe un site internet info-flora qui édite une liste noire des plantes invasives en suisse. Et on peut remarquer que certaines plantes vendues en jardinerie sont invasives, comme le Buddleja davidii (arbre à papillon), alors qu’il envahit les berges des rivières. Ainsi que le Palmier chanvre (Trachycarpus fortunéi), qui est très vendu car il est symbole d'exotisme et il est très rustique à Genève, pourtant il disperse abondamment ses graines dans la nature et il envahit les forêts du Tessin.

La Renouée du Japon (Reynoutria japonica) est aussi un exemple d’espèce végétale invasive, car elle supplante la végétation naturelle par sa croissance rapide, son couvert foliaire très dense et les substances qu’elle libère dans le sol.

Pour limiter les espèces invasives, l'idéal est de ne pas les consommer (exemple: perche du Nil) ou de ne pas les planter.