C’est dans la famille des Corvidés (la famille qui compte notamment les corneilles et les corbeaux) que l’on a trouvé les oiseaux avec les capacités cognitives les plus développées.

Ce que vous décrivez fait partie des comportements courants de beaucoup d’oiseaux. Chez nous, les Corneilles noires Corvus corone lâchent des noix sur des surfaces dures pour les casser (technique utilisée par un rapace, le Gypaète barbu Gypaetus barbatus, pour casser les os dont il recherche la moelle). Elles le font même volontiers sur les routes à grand trafic et attendent que les noix se fassent écraser. Le Corbeau calédonien Corvus moneduloides est capable d’utiliser des outils pour extraire des larves cachées dans des trous. Il va à cette fin par exemple utiliser des épines (droites ou crochues), et il peut tordre lui-même des brindilles (ou du fil de fer en laboratoire) de manière à les rendre crochues. Dans le cadre d’expériences en laboratoire, ces corbeaux sont capables d’utiliser un outil – inadapté pour atteindre la nourriture – pour accéder à un second outil qui permettra l’accès à la nourriture (utilisation de "méta-outils"). Dans le même contexte de laboratoire, notre Corbeau freux Corvus frugilegus utilise aussi volontiers des outils pour accéder à de la nourriture cachée, si on les lui fournit. Ces capacités cognitives ne sont connues ailleurs dans le règne animal que chez certains primates.

Mais il n’y a pas que les Corvidés qui brillent par leurs capacités. On a vu (et filmé) des Hérons verts Butorides striatus (Ardéidé) déposer du pain, une plume, un ver ou un insecte à la surface de l’eau pour attirer des poissons. Un Héron bihoreau Nycticorax nycticorax a fait de même avec un crabe qu’il a tué puis écrasé afin de l’utiliser comme appât pour attraper des poissons.

Pour revenir aux Corvidés, signalons qu’ils sont capables de jouer, comme ces Corneilles noires qui s’amusent à se "luger" sur le dos, la tête en bas sur des toits enneigés.