Il faut d'abord comprendre le sens de "servir" dans un contexte écologique. Les organismes biologiques occupent une niche écologique définie par les pressions sélectives, causées par les autres organismes et leur environnement commun.

Les plantes sans chlorophylle, telles que Monotropa uniflora, sont souvent des parasites. Cette plante est en réalité un parasite d'une symbiose entre un arbre et un champignon. Le champignon fournit des minéraux à l'arbre à partir du sol et, en retour, l'arbre fournit des sucres au champignon. Monotropa vole ces nutriments du champignon et ne fournit rien en retour (parasitisme). En obtenant ses aliments du champignon, Monotropa ne nécessite plus de photosynthèse et il n'y a donc pas de pression sélective pour maintenir la production de chlorophylle. Ce comportement parasitaire lui permet de se développer à l'ombre de la canopée des arbres, où les plantes photosynthétiques ne recevraient pas suffisamment de lumière pour survivre.

Mais pourquoi les parasites persistent dans la nature? Monotropa "sert" les abeilles en leur donnant du nectar. En retour, les abeilles dispersent le pollen de Monotropa. Dans certains cas, les parasites peuvent bénéficier à une niche écologique en limitant la reproduction de certaines espèces dominantes. Dans d’autres cas, les parasites ne servent à aucun but discernable, mais leur empreinte sur les espèces qu'ils parasitent est suffisamment petite pour leur permettre de persister - ils sont globalement "sélectivement neutres".