Il y a plusieurs raisons qui expliquent que certaines maladies n’existaient pas dans le passé. La première est que les connaissances sur les maladies évoluent. Il y a deux cents ans, par exemple, médecins et malades ne savaient pas distinguer le typhus de la typhoïde, et on disait alors communément que le malade souffrait de fièvre. Il a fallu attendre que certains symptômes soient associés au typhus et d’autres à la typhoïde, pour que les médecins puissent identifier l’une ou l’autre de ces maladies parmi leurs patients souffrant de «fièvres». Il en va de même pour d’autres maladies aussi différentes que le diabète, l’insuffisance cardiaque, l’hypertension et beaucoup d’autres.  La seconde raison est que, même si on avait pu identifier plus précisément les maladies, celles-ci n’étaient pas forcément les mêmes qu’aujourd’hui. Des maladies peuvent apparaître ou changer en devenant plus ou moins virulentes. C’est le cas de la peste qui est apparue en 1344 en Europe et qui a été très meurtrière, mais qu’on ne connaît plus en Europe depuis 1721. C’est aussi le cas de la grippe qui se manifeste normalement par une fièvre et un mal être qui dure une semaine, mais qui peut à l’occasion devenir meurtrière comme la Grippe Espagnole de 1918 qui a tué entre 50 et 100 millions de personnes (alors que 10 millions étaient morts pendant la Première Guerre mondiale). Une troisième raison est que les moyens mis en œuvre pour combattre les maladies et la façon de vivre changent : comme nous avons des pratiques d’hygiène différentes aujourd’hui, nous souffrons moins de maladies comme le choléra qui se transmet par l’eau sale, ou le typhus qui est porté par des poux. Par contre, comme nous vivons plus longtemps, le cancer, qui était une maladie plutôt rare, est devenu une maladie commune depuis le début du 20 siècle.