Votre question comporte de nombreux aspects complexes auxquels je proposerai une réponse très simple, mais que j’espère satisfaisante. Tout d’abord, si vous évoquez la «couronne», cela signifie que vous parlez de l’alopécie androgénétique (perte de cheveux héréditaire) et je ne vais donc pas évoquer les nombreuses autres causes d’alopécie.

Les premières greffes capillaires issues de ce que vous appelez la «couronne» ont été effectuées il y a quelques dizaines d’années. On pourrait en effet considérer les inventeurs de cette technique comme «farfelus», or il est vrai que la quasi seule base scientifique à l’époque était la persistance statistique de cette «couronne» chez l’immense majorité des hommes atteints d’alopécie androgénétique, ce qui permettait de supposer que les cheveux, ou le type de peau, était différents en fonction des régions du cuir chevelu. A l’heure actuelle, l’autogreffe capillaire est une technique éprouvée qui n’a plus rien d’expérimental, et dont les résultats sur le long terme ont fait l’objet de plusieurs publications scientifiques. Il n’y a donc plus grand chose de farfelu, malheureusement peut être...

Quant à la pathogénèse: il a été montré que les personnes porteuses d’une mutation d’une enzyme nommée 5alpha réductase 2, impliquée dans la synthèse des hormones masculines, ne développent jamais d’alopécie androgénétique, confirmant le rôle central de ces hormones. Mieux encore, des travaux de Sawaya et Price, publiés en 1997, suggèrent que l’activité de cette même enzyme est plus prononcée dans les cheveux situés sur la zone atteinte par l’alopécie que dans la «couronne». Il semble donc bien qu’il existe des différences entre les cheveux, bien qu’ils nous paraissent parfaitement semblables. Bien sûr, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour vraiment comprendre les mécanismes exacts de l’alopécie androgénétique, et je n’ai ici évoqué que la pointe de la partie émergée de l’iceberg des connaissances dans ce domaine.