Le terme hypocondriaque vient du grec hypo (sous), et khondros (cartilage des côtes). Le terme concernait à l'origine des personnes ayant des douleurs dans la zone située sous le cartilage des côtes droites (partie du corps appelée l'hypocondre), qui ne pouvait être palpée par les médecins. La connaissance du corps humain étant alors peu développée, les médecins n'étaient pas en mesure de poser un diagnostic.
Malheureusement, en ces temps-là, la connaissance de l'esprit humain étant, elle aussi, peu développée, on avait tôt fait de conclure que ces personnes souffraient d'une maladie fictive. Des simulateurs ou des malades imaginaires en somme. Molière en avait même fait le thème d'une de ses comédies.
On pense de nos jours que la personne hypocondriaque est une personne qui souffre réellement. Elle est centrée sur la crainte d'être atteinte d'une maladie grave, fondée sur l'interprétation erronée de symptômes physiques. Cette préoccupation est à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
La douleur, quant à elle, est habituellement définie comme une sensation subjective normalement liée à un stimulus nociceptif transmis par le système nerveux. Mais pas nécessairement.
Il y a aussi la douleur dite psychogène. Elle est générée par le psychisme, mais n'est pas imaginaire, elle est réellement ressentie par l'individu, mais existe en l'absence de lésion. Les mécanismes physiologiques de ces douleurs ne sont pas clairement définis. Ces manifestations douloureuses sont liées à la somatisation du stress, des problèmes psychologiques ou sociaux de l'individu et c'est en traitant ces problèmes que les douleurs sont traitées.
Donc, pour répondre directement à vos questions,
1) le stress prolongé indéfiniment peut provoquer de nombreux troubles de santé, au nombre desquels on peut compter le trouble hypocondriaque, parmi beaucoup d'autres.
2) le trouble hypocondriaque peut parfaitement comporter des douleurs, mais elles ne sont pas irréelles, dans la mesure où la personne les ressent réellement. Par contre, il est possible que ces douleurs ne correspondent pas à une lésion organique réelle.