Le cancer n'est pas une maladie unique, mais plutôt un terme général pour de nombreuses maladies affectant différents tissus dans notre corps, avec différentes causes sous-jacentes. Bien que les chiffres exacts soient discutés, il est admis qu'une proportion des cancers est inévitable car due à la "malchance" (mutations aléatoires dans notre ADN), et la proportion restante est due à une combinaison de ces mutations, à l'hygiène de vie et à des facteurs environnementaux et héréditaires.

L'OMS estime que 30% à 50% des cancers sont actuellement évitables si on peut éviter les facteurs de risque et mettre en œuvre des stratégies de prévention. Cependant, à quelques exceptions près, le lien entre le cancer et des substances "potentiellement dangereuses" est souvent indirect. Pour les risques que la recherche a clairement identifiés, des progrès sont réalisés. Par exemple, nous voyons déjà moins de cas de cancer chez des populations vaccinées contre le virus de l'hépatite B et le papillomavirus, qui augmentent respectivement le risque de cancer du foie et de cancer du col de l'utérus.

Lorsque nous analysons d'autres facteurs de risque de cancer, nous pouvons constater que leur impact pourrait être limité en augmentant la sensibilisation et l'éducation du grand public afin d'améliorer ses choix dans l'hygiène de vie, tels que les mauvais régimes alimentaires avec faible consommation de fruits et légumes, le manque d'activité physique et l'obésité. Cependant, il s'agit d'une question sociale, politique et économique sur la question de savoir s'il serait souhaitable d'interdire la vente de certains ou tous les 120 agents classifiés par le CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer) en tant que cancérogènes pour l'homme alors qu'ils sont présents dans des produits aussi largement utilisés que le tabac, l'alcool, la viande transformée et le gazole.

Même si la prévention peut réduire les 14 millions de nouveaux cas de cancer qui se déclarent chaque année, cela laisserait un grand nombre de cancers sans cause connue, ou qui sont simplement dus à la "malchance" génétique. Il est donc important de considérer les avancées remarquables dans la recherche sur le traitement du cancer, en particulier pour certaines leucémies et lymphomes de l'enfant, mortels pour la plupart des patients dans les années 1970, mais qui sont maintenant traités avec succès pour la majorité de ces enfants. Plus récemment, de nombreuses années de recherche sur l'immunothérapie du cancer ont donné un véritable bénéfice à long terme, et même conduit à la guérison de certains patients atteints de cancers avancés (y compris le mélanome) qui étaient auparavant incurables.

Dans l'ensemble, nous pouvons être optimistes quant à la possibilité de réduire la mortalité des cancers, grâce à un effet direct des résultats de la recherche en prévention ET par de nouveaux traitements. Si cela est combiné avec une nouvelle réglementation pour réduire l'utilisation des substances les plus dangereuses, ainsi que l'éducation du public et l'identification des nouvelles substances et des modes de vie risqués, cela permettra à la population de faire des choix sains pour limiter leur risque de cancer, mais aussi, si nécessaire, de profiter des nouvelles thérapies pour les cancers qui ne peuvent être évités.