La proportion du génome des humains modernes potentiellement héritée des néandertaliens se situe plutôt autour de 1% à 2%. De plus, cet ADN néandertalien ne serait pas seulement présent chez les Européens actuels, mais dans toutes les populations humaines, excepté en Afrique sub-saharienne. Il semblerait même que les populations de l’est de l’Asie possèdent dans leurs génomes une portion d'ADN néandertalien légèrement plus grande que les populations européennes, alors qu'il n’existe aucun indice indiquant que des néandertaliens ont vécu dans cette région.

L'existence d'une hybridation ancienne entre néandertaliens et Homo sapiens est l'explication la plus simple de la présence de cet ADN néandertalien dans le génome des humains modernes. Ces événements d'hybridation auraient été rares et auraient eu lieu dans la partie ouest et, éventuellement, dans le centre de l'Eurasie il y a approximativement 60'000 à 30'000 ans, lors de la sortie d’Afrique d'Homo sapiens, qui aurait donc "emporté" dans son génome cet ADN néandertalien lors de sa colonisation du monde, même dans des zones où les néandertaliens n'ont jamais vécu.

Les études les plus récentes ont réussi à identifier environ 20% du génome néandertalien dans l'ADN des humains actuels et, en théorie, on pense qu'on pourrait arriver à un maximum de 35% à 70% si on examinait l'ensemble des génomes humains. En effet, toutes les parties du génome néandertalien ne sont pas équitablement représentées dans les génomes modernes. Néanmoins, il n’est pas nécessaire de récupérer l'ADN néandertalien chez les humains modernes puisque l’ensemble du génome néandertalien a pu être séquencé à partir de fossiles en 2010, puis en 2013.

Mais même si, à l’avenir, nous avions les moyens techniques pour recréer un individu néanderthalien à partir de son génome, cela ne serait évidemment pas souhaitable pour différentes raisons éthiques, notamment la nécessité d’avoir une mère porteuse humaine.