Le clonage moléculaire est une des techniques de base du génie génétique. Il consiste, dans un premier temps, à insérer un fragment d’ADN d’intérêt (par exemple, un gène que l’on veut étudier) dans un morceau d’ADN circulaire que l’on appelle un plasmide. On fait ensuite entrer ce plasmide dans une cellule hôte, en général une bactérie ou une levure. Au fur et à mesure que cette cellule va se diviser, le plasmide et l’ADN que l’on y a ajouté vont se transmettre de cellules-mères en cellules-filles: on obtient ainsi un grand nombre de cellules qui contiennent toutes notre fragment d’ADN d’intérêt.

Cette technique est notamment très utile dans deux contextes: en recherche, elle permet d’utiliser des bactéries ou des levures comme "usines" pour fabriquer en grande quantité une protéine ou une enzyme que l’on veut étudier. En parallèle, on utilise aussi cette technique pour fabriquer un grand nombre de médicaments: différents vaccins, l’insuline que doivent s’administrer les diabétiques et l’hormone de croissance, par exemple, sont actuellement produites de cette façon.

On parle ici de clonage parce que toutes les bactéries ou toutes les levures produites sont identiques et portent le même ADN. Il ne faut pas confondre avec le clonage reproductif - qui consiste à créer un individu identique à un autre, comme la fameuse brebis Dolly -, ni avec le clonage thérapeutique - qui consiste à produire des cellules fonctionnelles à partir de cellules souches pour effectuer des greffes.

Petite anecdote: le clonage moléculaire repose sur l’utilisation d’enzymes qui permettent de couper l’ADN et que l’on appelle enzymes de restriction. Ces enzymes ont été découvertes dans les années 1960 à l’Université de Genève, par Werner Arber qui a eu pour cela le prix Nobel en 1978!