On ne tient pas en équilibre, mais on ne fait que lutter contre le déséquilibre. Pour ce faire, notre cerveau utilise plusieurs clés. Les oreilles nous informent de nos mouvements et de nos positions. Les yeux nous permettent de nous ‘accrocher du regard’ à une cible précise, par la vision centrale, tout en conservant toutefois une vision de ce qui se passe autour d’elle, par la vision périphérique. Les muscles et les articulations sont munis de capteurs qui nous informent de la position de nos membres. Toutes ces informations sont intégrées au niveau du cerveau.

On peut souffrir d'un vertige alors que les informations données par chacun des intervenants sont correctes, mais qu’il y a discordance entre elles. Un exemple caractéristique est celui d'un sujet debout au bord d'une falaise. Ses pieds lui indiquent qu'il touche bien par terre; ses oreilles donnent une information correcte de sa position et de ses mouvements, mais sa vision lui indique que le sol est à 200 mètres au-dessous de lui au lieu de 1,70 mètre, comme c’est l’habitude. On parle alors de ‘vertige des hauteurs’. Une autre situation est celle d'un sujet enfermé dans la cabine d’un bateau. Ses oreilles indiquent un mouvement de tangage. Assis à table, il sent le poids de son corps tantôt sur une fesse, tantôt sur l'autre. Par contre, sa vision ne voit pas le mouvement puisque les murs de la cabine bougent en même temps que lui. On parle alors de "mal des transports". La question est de comprendre pourquoi certains sujets souffrent toujours d’un mal des hauteurs ou d’autres d'un mal des transports, alors que certains n’en souffrent jamais ou quasiment jamais. La réponse à cette question est que le cerveau est capable de s'habituer à certaines situations, à choisir les informations les plus pertinentes pour une lutte efficace contre le déséquilibre dans une situation donnée. Ces capacités d'adaptation varient selon les individus et peuvent aussi varier au cours des années chez un même sujet.

On peut aussi souffrir de vertiges lorsque l’une des informations est altérée ou manque. Il arrive parfois que la fonction d'une des deux oreilles tombe subitement en panne, sans cause connue. Le sujet a alors tendance à tomber du côté de l'oreille déficiente et à voir le monde tournoyer. L’oreille interne peut aussi donner parfois une information erronée, par exemple si des particules fines en perturbent la "mécanique". Enfin, il peut y avoir un vertige si le cerveau ne gère plus correctement les informations reçues, pour une raison ou une autre. Dans ces situations là, c’est au médecin de déceler la cause du problème par une écoute attentive du récit des événements donné par le malade et un examen minutieux.