Non, le génome humain n'est pas le même dans toutes les cellules à maturité d'un corps humain adulte.

Cela peut sembler paradoxal, puisque toutes ces cellules sont issues d'un même œuf, doté d'un patrimoine génétique unique, par une longue série de divisions cellulaires, ou mitoses, au cours desquelles ce génome de l'œuf est méticuleusement recopié ! Mais de nombreux mécanismes viennent perturber cette reproduction du génome initial entre la première division de l'œuf et les soixante mille milliards de cellules (environ !), qui forment un corps humain adulte.

D'abord, bien que très précis et doté de mécanisme de réparation de l'ADN, le recopiage du génome n'est pas parfait et produit des erreurs de copie : les mutations.

Celles-ci sont rares à chaque mitose, mais sur des milliards de mitoses, ça fait quand même beaucoup de mutations! Chaque cellule mutée soit meurt, soit se reproduit à son tour, donnant naissance à un clone de cellules mutantes au sein de l'organisme. Parmi les mutations fréquentes, il y a celles des gènes induisant des cancers, en général très localisés et bénins, sous forme de taches pigmentaires ou de grains de beauté par exemple. La reproduction de ces cellules est déréglée et elles présentent des génomes très perturbés qui, dans certains cas, déclenchent des tumeurs bien que la plupart, heureusement, ne se font pas remarquer.

Par ailleurs, sans s'étendre sur un sujet encore mal connu, mais sans doute bien plus important que l'on ne le soupçonnait, il faut noter que notre corps héberge de très nombreux virus et éléments génétiques étrangers dont certains, comme les rétrovirus, sont capables de pénétrer des cellules adultes et leur noyau et d'insérer leur ADN dans le génome de ces cellules, qui devient ainsi différent de celui des autres.

Enfin, n’oublions pas les différences essentielles qui existent entre le génome nucléaire des gamètes (ovules et spermatozoïdes) et celui des autres cellules de notre organisme (cellules somatiques). Les gamètes possèdent non seulement la moitié du nombre de chromosomes (23 au lieu de 46), mais également des chromosomes différents. Grâce à des échanges de portions d’ADN maternel et paternel, ainsi qu’une distribution aléatoire des chromosomes ainsi réarrangés, les gamètes ont un patrimoine génétique différent à la fois entre elles de celui des cellules somatiques.