Rappelons d’abord que la fièvre est une augmentation anormale de la température corporelle, généralement consécutive à l’envahissement du corps par des agents pathogènes comme les bactéries, les virus, les parasites.

Comment se déroule cette augmentation de température ? Quand une infection touche notre corps, notre système immunitaire envoie ses gardes, comme les leucocytes (ou globules blancs), pour tenter de l’enrayer. Ces leucocytes sont capables de sécréter des substances pyrogènes, autrement dit des substances capables de faire monter la température du corps (certaines bactéries sont aussi capables de sécréter de telles substances.)

Ces pyrogènes (des cytokines) vont atteindre, via la circulation sanguine, une région du cerveau appelée hypothalamus qui s’occupe de réguler la température du corps, et ainsi provoquer l’augmentation de cette dernière.

On s’est longtemps demandé si la fièvre avait une importance dans la lutte du corps contre la maladie. Il est désormais clair que cette élévation de température facilite la plupart du temps la lutte contre les agents pathogènes. Parmi les indices qui nourrissent cette théorie, on note les résultats d’une étude de chercheurs de Buffalo aux Etats-Unis, publiée en 2006. Ils démontrent que la fièvre influence les cellules des vaisseaux sanguins en favorisant chez eux la production de molécules adhérentes qui permettent de retenir les lymphocytes (une catégorie de leucocytes). Ceux-ci passent alors en grand nombre dans les ganglions lymphatiques, que le système immunitaire utilise pour repérer les globules capables de combattre le mal. En effet, sous une fièvre de 39.5°C, les lymphocytes seraient deux fois plus nombreux à rejoindre les ganglions par rapport à la normale.