L'empreinte se réfère géréralement au processus qui mène le nourisson (animal ou humain), lors des premières rencontres, à des comportements d'attachement, comme les cannetons de Lorenz, ou simplement le comportement de succion à la rencontre du sein maternel. En ce sens, l'empreinte caractérise le processus déclenché à la rencontre de nos premières figures d'attachement. En psychologie, ce concept englobe, au sens large, la mise en oeuvre des liens d'attachement entre le nourrisson et sa mère (ou figures d'attachement principales). Pour en venir à l'autisme, il est à ce jour impossible de diagnostiquer un tel trouble psychiatrique à travers l'observation d'irrégularités dans les premiers contacts entre nourrisson et sa mère . En effet, il serait faux de parler d'autisme dans les cas où les comportements dits "d'empreinte" semblent déficients ou absents. De plus, le diagnostique d'autisme ne se pose pas , en général, avant 18 mois. Une étude montre qu'en moyenne, les parents consultent pour ce motif vers les 17 mois, et que le diagnostique est posé autour des 24 mois.

Enfin, il existe différents types d'autismes, certains se déclarant précocémment (avant 24 mois), d'autres un peu plus tard (avant 36 mois). Il est donc possible de voir un enfant évoluer vers un autisme alors qu'il présentait de véritables comportements d'attachement précoce. En effet, même l'enfant avec un autisme sévère montre des comportements d'attachement.

Néanmois, la question de l'internaute est tout-à-fait pertinente. Certaines recherches scientifiques sur les comportements d'attachements précocent s'effectue actuellement en Europe et aux Etats-Unis. Par exemple, Ami Klin et son équipe du Yale Child Study Center étudient la qualité du contact visuel et les caractéristiques du regard entre les nourissons et leurs mères. Comme nous le savons, une grande partie de la relation mère-nourrisson s'élabore dans le contact et l'échange visuel. Ces chercheurs semblent déceler, chez des nourrissons à haut-risque de développer l'autisme, des patterns de regards déjà comparable à ceux observés chez les adultes avec autisme. Ainsi, il semble que même pour les processus liés à l'empreinte, les déficits semblent s'exprimer par degré de sévérité, et non pas de façon dichotomique. Ce type de recherche nous aidera certainement à mieux comprendre le rôle des déficits des processus liés à l'empreinte dans des troubles tels que l'autisme, et potentiellement mener à l'élaboration d'interventions précoces originales.