Si l’homme est bien un animal, il s’intègre dans ce qu'on appelle un «réseau trophique ou alimentaire» qui contient bien d’autres animaux mais aussi des plantes, des champignons et des bactéries. Ce réseau représente le flux de matière et d’énergie entre les différents organismes.

Plus qu'un «rôle», l’Homme (ou toute autre espèce vivante) occupe une «position» écologique vis-à-vis de son environnement et des autres organismes avec lesquels il interagit. Parmi ces interactions, l’espèce humaine occupe souvent une position de «consommateur», car il exploite d’autres espèces pour ses besoins en énergie et matière. Toutefois, notre espèce peut aussi être en compétition avec d’autres organismes vivants, pour l’espace ou la nourriture par exemple. Puis, l’homme peut aussi subir des attaques d’autres espèces et se retrouver dans une position de «proie», vis-à-vis des parasites entraînant la malaria ou des tiques qui sucent notre sang, entre autres.

C’est souvent dans son registre «consommateur» et qu’on peut aussi appeler «prédateur» que notre espèce perturbe considérablement les interactions avec, et entre, les autres espèces qui constituent notre réseau trophique. Nous pouvons par exemple utiliser une espèce comme ressource jusqu’à son épuisement ou éliminer celles qui nous semblent peu utiles. Nous pouvons aussi exclure d’autres espèces moins aptes à utiliser une ressource. Puis, nous pouvons aussi détruire des habitats entiers, entraînant la disparition d’autres espèces.

Dans ce contexte, l’Homme est une espèce «ingénieur», capable de modifier son environnement et ses interactions avec d’autres espèces, en les supprimant, en les cultivant, en les domestiquant, etc. Nous sommes de plus en plus nombreux, avec souvent des habitudes d’exploitation non durables qui demandent de plus en plus de besoins en matière et énergie, mettant en péril des écosystèmes entiers et même notre propre avenir. Pendant nos quelques centaines de milliers d’années d’existence, nous avons réussi à éliminer la plupart de nos prédateurs et compétiteurs.

Pour conclure, nous ne sommes pas que des prédateurs hors contrôle. Nous sommes une espèce très prolifique avec malheureusement trop souvent de mauvaises habitudes vis-à-vis de l’équilibre écologique de notre réseau d’interactions avec d’autres organismes. Nous sommes aussi une espèce extrêmement douée pour trouver des solutions à des problèmes, permettant de nous offrir un avenir écologiquement plus durable.