Saviez-vous qu’il existe depuis 1959 une catégorie "Meilleure pochette de disque" aux Grammy Awards? Si on retrouve dans les gagnants la pochette de Tommy des Who ou l’inévitable Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, la liste est bien loin de refléter la richesse et l’évolution de cette discipline qui a fait partie intégrante de l’acte même d’écouter un disque.
L’attrait premier d’un disque a longtemps tenu à sa pochette. Celle-ci intrigue, repousse, effraie, excite, scandalise. Elle permet de poser l'univers d'un artiste, d'un groupe, mais aussi d'avertir ou d'être un objet subversif lorsqu'elle a été interdite.
Quand le support physique régnait encore en maître, le disque était un objet qui sollicitait quasiment tous les sens: le toucher du carton, l'odeur d’un vieux disque retrouvé, l'ordre des titres qu'on connaît par cœur, les paroles, les musiciens et producteurs, et tous ces gens qu'on ne connaît pas, puisqu'Internet, ça n'existait pas encore. Il arrivait aussi que paradoxalement, on connaisse ou apprécie plus un groupe pour ses pochettes que pour sa musique.
C'est Bernard Sumner, le guitariste de Joy Division et plus tard chanteur de New Order qui a suggéré le visuel de l’album Unknown Pleasures de Joy Division au graphiste Peter Saville.