Nu féminin de dos. France, 1937. [Roger-Viollet / AFP - Albin Guillot]

Le corps est-il une marchandise comme les autres? (1/5)

Le prix du don.
Jean-Pierre et Bernard se connaissent depuis quarante ans. Ils ont parcouru trois fois le monde sur des vélos de course. Quand le second a eu besoin d’un rein, le premier n’a pas hésité une seconde. "C’est un petit service que je te rends, comme si je t’aidais à couper tes thuyas", murmure-t-il le jour avant l’opération, d’un ton faussement léger.
Mais derrière le don d’organe, le geste le plus altruiste et le plus gratuit qui soit, il n’y a rien d’anodin. Même sans transaction financière, le sentiment d’une dette sans remboursement possible obsède le receveur. Avec l’équipe du CHUV à Lausanne, nous suivons aussi un natif de Mongolie, Ayush, qui a acheté un rein dans un hôpital chinois.
Dans cette mise en parallèle de deux aventures (celle d’un don et celle d’un achat nébuleux), c’est toute la complexité et la richesse de la transplantation qui se jouent.
Le corps est-il une marchandise comme les autres? (1/5)