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L’Université de Genève s'est choisi un nouveau patron, Yves Flückiger. Un calviniste bon teint, humaniste et discret comme on les aime bien de ce côté-ci de la Versoix. Genève n'aura donc pas voulu d'un homme providentiel. Pas de Grand Timonier ni de conquistador à la façon d'un Patrick Aebischer, pour propulser son académie sur l'orbite du futur. Mais est-ce le bon calcul? On peut en douter. Bien sûr, tous les forts en gueule ne font pas des gestionnaires de pointe. Ni de bons diplomates à l'interne. Et Dieu sait qu'il faut savoir gérer égos et contingences à la tête d'une université polyvalente comme celle de Genève. On se souvient d'un certain Bernard Fulpius à la fin des années 1990, qui finit son mandat haché menu par les roitelets en charge des facultés. Médecine, sciences sociales, droit, toutes ont leur mot à dire. Pas forcément le bon, mais cet avis compte double. Pour autant, avons-nous besoin d'un notaire de province à la tête de l'Alma Mater? On en doute là encore. Pour bien tenir la baraque du savoir aujourd'hui, il faut être capable de faire rentrer des sous. Autrement que par l'Etat qui en a de moins en moins. Il faut aussi attirer de grands projets transnationaux comme Human Brain Project. Pour maintenir un haut degré de performance. Mais aussi créer des ponts entre recherche et développement et attirer des étudiants. Car le ranking est la loi. Et la négociation dépasse largement les frontières du canton et des cercles académiques. Pour résister à l'exclusion qui menace une toute petite place comme Genève, l'offensive reste la meilleure défense. Pas sûr qu'Yves Flückiger sera son meilleur capitaine. Laetitia Guinand
Laetitia Guinand: peu d'ambition pour diriger l'Université de Genève