Philippe Claudel : "L’Arbre du pays Toraja"
17 juillet 2016
Durée: 56:02
Le narrateur entre dans la cinquantaine avec le sentiment d’entrer sur un ring où le match a déjà commencé.
Il ressemble singulièrement à Philippe Claudel. Comme lui, il navigue entre écriture et cinéma.
Il doute, il rumine, il se prend la tête notre narrateur sans nom et sans prénom. Son dernier film n’a pas touché la cible. Le prochain peine sérieusement à s’esquisser. Même les mots ont tendance à se rebeller.
Dans les premières pages, il rentre d’un voyage en Indonésie, troublé par sa rencontre avec les Toraja, un peuple qui fait de la mort son «point focal». Quand nous brûlons ou enterrons, les Toraja, eux, confient leurs morts à des arbres. "Qui donc est dans le vrai ?"
A peine débarqué à Paris: coup de massue. Le narrateur apprend que son seul et meilleur ami souffre d’un « méchant cancer ». « Depuis quelques années la mort m’encercle ». Le temps est-il venu de changer de stratégie? "Qu’est-ce que c’est les vivants?".
Un an plus tard l’ami meurt sans laisser le narrateur plus apaisé. "Le remords, le temps, la mort, le souvenir ne sont que les différents masques d’une expérience qui n’a pas de nom dans la langue, et qu’on pourrait au plus simple désigner par l’expression usage de la vie".
La passion de l’alpinisme, la silhouette de Milan Kundera, le gros cigare de Godard, l’ombre de Michel Galabru, la classe de Michel Piccoli, des livres de chevet, des chansons et des citations cinématographiques… mais encore l’amitié, l’amour, la vie, la mort… Déguisée en roman, Philippe Claudel livre une quête philosophique sensible et personnelle.
Par Marlène Métrailler
Lectures : Georges Grbic
A lire : Philippe Claudel : L’Arbre du pays Toraja, Editions Stock
A lire également du même auteur :
Les Confidents (nouvelles), Editions Flammarion, 2015 Rambétant, Editions Circa 1924, 2014
Jean-Bark, Editions Stock, 2013
Parfums, Editions Stock, 2012
Une nouvelle diffusion de l’émission du 28 janvier 2016